Bons baisers de Tanger

La rumeur allait bon train : les 8 Pillards allaient devenir les 8 Éparpillés, et le Bureau des guides semblait décidé à prendre le large… Direction Tanger !

Et pourquoi pas Tanger, après tout ? Il y a mille bonnes raisons de quitter un moment nos territoires déboussolés, ou au moins de les contempler depuis une autre rive. En réalité, c’est l’invitation de ce beau collectif Think Tanger qui nous a menés là-bas. Nous avons clôturé l’année en marchant et en chantant avec nos si lointains – si proches voisins méditerranéens.

Un exercice d’hospitalité et une expérience buissonnière avec lesquels commencer ce deuxième quart de siècle pour inventer des autoroutes d’amitié, et pour trouver ensemble de petits sentiers qui relient.

Tourner le dos à la mer pour mieux voir la ville

Think Tanger nous a proposé un tour de de la ville en suivant l’itinéraire Back to the sea, composé de dix lieux d’observation de la ville et de ses évolutions.

Mauvaise vallée, bonne journée : créer et partager une balade à Malabata

Coincée entre la corniche littorale, la rocade des deux mers et l’urbanisation à triple-vitesse de Tanger, il est tentant de ne voir dans le delta de Malabata qu’un marécage en voie de disparition, un oued abîmé, un projet urbain inabouti, un pâturage salé en sursis.

Après quelques repérages des environs, plusieurs rencontres d’habitant·e·s, d’artisans canniers, de musiciens, ainsi qu’avec la complicité de l’équipe de Think Tanger et de l’artiste et militant Abderrahim Benattabou (Donkey Museum), nous avons créé une balade pédestre au départ de la Gare TGV et menant dans les collines de Malabata, cette zone humide à ménager. Samedi 21 décembre 2025, un petit groupe de tangérois et marseillais s’est donc embarqué dans la balade Mauvaise Vallée, bonne journée pour s’émerveiller des arrières cuisines du territoire, partager des histoires, des connaissances, des gestes, des saveurs, des sonorités.

La veille, nous avions rendez-vous avec le public au Kiosk (la galerie de Think Tanger qui fait aussi librairie et café) pour présenter les pratiques de marche urbaine, les récits et outils narratifs développés autour du GR2013, ainsi que les découvertes tangéroises des artistes.

Cannes, cartes, béton et palmiers sérigraphiés

Lorsque l’on a appris que Think Tanger avait son propre atelier de sérigraphie, le Tanger Print Club géré par Hassan Yesfati, nous avons sauté sur cette opportunité pour nous lancer dans la réalisation d’un petit compagnon de balade en deux couleurs. Une mini publication-souvenir, dans laquelle on retrouve de la canne et des oiseaux dessinés par le Collectif SAFI, une carte de Nicolas Memain, une réflexion sur les jardins pirates, un mot sur le ruisseau des Aygalades auquel le oued oublié de Malabata n’a cessé de nous faire penser. Et aussi, oui, un poème dédié aux palmiers.

Cette résidence s’inscrit dans le cadre du projet Autoroute : Tanger-Marseille porté par Think Tanger. Ce programme souhaite renforcer les liens culturels et les pratiques artistiques entre Tanger et Marseille en créant des espaces d’échanges où les pratiques culturelles des habitants résonnent avec les gestes des artistes.

Avec les artistes du Collectif SAFI, Nicolas Memain, Abderrahim benattabou, ainsi que les membres de Think Tanger présents avec nous (Amina Mourid, Amine Houari, Kamal Daghmoumi, Mary Rahma Homman), du Tanger Print Club (Hassan Yesfati) et Le Bureau des guides du GR2013 (Julie Demuer, Marielle Agboton, Noemie Behr, Floriane Verrier, Mathilde Rouziès et nos services civiques Antoine Yonnet et Julie Cassaro).

À suivre !