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La Fête du Ruisseau 2023

Un week-end pour prendre soin du fleuve côtier Caravelle/Aygalades

Les conclusions les plus évidentes cachent parfois les situations les plus mystérieuses. Demandez à vos voisin.e.s marseillais.e.s d’où vient l’eau qu’ielles boivent. La plupart répondront en riant quelque chose comme, « du robinet, bien sûr. Vous en voulez ? Il suffit de tourner la poignée.” 

Il en va ainsi, tout particulièrement si vous avez passé votre vie à maîtriser la survie en appartement. Mais le robinet n’est que le dernier endroit par lequel l’eau est passée, non pas là d’où elle vient. Avant cela, elle était dans des tuyaux, et avant encore dans des conduites d’eau. Elle y est arrivée depuis une station de potabilisation à Sainte Marthe, et avant encore depuis le canal de Marseille, connecté à un autre canal – le canal usinier EDF, connecté à un lac de stockage… « Dites-moi donc le nom du lac et je saurai d’où vient vraiment l’eau. – Serre-Ponçon… ». 

Trouver son nom et, mieux encore, marcher sur les bords de ce lac s’apparente définitivement à une première étape vers l’acquisition d’un sens du soin et de la gratitude. 

Mais ce lac n’est qu’un endroit parmi d’autres où l’eau est passée. Elle est arrivée par le ruissellement des eaux de pluie, de la neige tombée des nuages et de la fonte des glaciers. Et ces glaciers ? Et ces nuages ? D’où viennent-ils alors ? Des eaux évaporées de l’océan ? De la rencontre de deux systèmes climatiques ? Quelles que soient les forces impliquées dans la formation d’un nuage ou d’un glacier particulier, la source de chaque goutte d’eau qui s’y trouve demeure un profond mystère. Si quoique ce soit peut être dit sur l’état par excellence de l’eau, c’est probablement qu’elle ne finit ni ne commence nulle part, mais qu’elle est prise dans un cycle permanent qui l’emmène d’une forme et d’un emplacement vers un autre.

Savoir que l’eau est toujours prise dans un cycle a une grande valeur pratique (quelle que soit la fragilité de notre perception de chaque phase du cycle). Cela signifie, par exemple, que rejeter des eaux usées ou chimiquement polluées ne permettra pas vraiment de se débarrasser de ces polluants. Ils seront juste transportés dans le flux suivant, où qu’il soit : la prise d’eau d’une ville en aval, peut-être, ou à travers le sol pour s’infiltrer ensuite dans des puits. Et un jour elle s’infiltre dans nos corps et nos tissus dansants. Ce savoir est la base de ce que l’on pourrait appeler « une politique sensible du cycle de l’eau ». 

C’est une invitation à fêter notre ruisseau, les 30 septembre et 1 octobre 2023, pour le raconter dans ces cycles, le danser dans ces cycles, et construire ensemble quelque chose de cette politique commune des cycles. Des gestes simples comme glaner, nettoyer, se raconter des histoires, se faire des costumes, se dire ce qui a été fait le long de ce ruisseau cette année, lire et voir les futurs de ce ruisseau. 

©Pierre Tandille
La Fête du ruisseau se prépare toute l’année avec les riverain.es du ruisseau de plus ou moins loin. Les projets Made in the river, porté par la coopérative Hôtel du Nord, et Renouer avec la canne, porté par le Bureau des guides du GR 2013, sont soutenus par l’Etablissement Public d’Aménagement et de Gestion des Eaux (EPAGE) Huveaune-Côtiers-Aygalades (HuCA). Génies des berges et Écailles ont été développés dans le cadre des résidences Rouvrir le monde financées par la DRAC PACA. L’atelier cartographique Eaux Vives, les podcasts Les Redescentes du ruisseau ainsi que le projet Vraiment vraiment sont soutenus par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse dans le cadre de l’appel à projet Eau et participation citoyenne coordonné par l’Etablissement public d’aménagement Euroméditerranée. Radio ruisseau est une initiative de la compagnie La Conflagration en co-production avec Lieux Publics - centre national et pôle européen de création pour l’espace public. La Fête du ruisseau est organisée par l’ensemble des acteurs du collectif des Gammares en partenariat avec Lieux publics - centre national et pôle européen de création pour l’espace public, le centre social de la Gavotte Peyret, l’Espace jeunes Septèmes et la commune de Septèmes-les-Vallons, Sud Side, le FRAC PACA, les artistes contributeurs, les riverain.es du ruisseau. Elle est soutenue par l’Etablissement Public d’Aménagement et de Gestion des Eaux (EPAGE) des bassins versants Huveaune-Côtiers-Aygalades (HuCA), l’Agence de l’eau RMC dans le cadre du contrat de baie de la Métropole Aix Marseille Provence pour la valorisation des milieux aquatiques et de l’appel à projet Eau et participation citoyenne. Elle se déroule dans le cadre d’un Dimanche aux Aygalades et de l’opération Rivières Propres. Le collectif des Gammares réunit des associations et acteurs actifs le long du ruisseau pour favoriser un meilleur partage des connaissances, relier les initiatives et les territoires du bassin versant, proposer des actions communes et prendre soin du fleuve côtier. Il réunit à ce jour l’association AESE (Action Environnement Septèmes et Environs), l’association Jardinot et l’école de jardinage du jardin du cheminot, la coopérative Hôtel du Nord, les CIQ riverains, les AAA (Association des Amis des Aygalades), Les arts de la crue, le réseau Cap au Nord Entreprendre, Lieux publics- centre national et pôle européen pour la création en espace public, le Bureau des guides du GR2013, le Collectif SAFI et les artistes-voisins de la Cité des arts de la rue.

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