Plastique, où es-tu, m’entends-tu, que dis-tu?
Une balade pour se rassembler avec le Laboratoire plastique de Pamparigouste sur les rives des communes d’Istres et de Saint Mitre.
Un littoral en mode cabanons viabilisés, un massif protégé, quelques kayaks et deux campings avec plage. Nous sommes à l’étang de Berre et les usines pétrochimiques semblent bien lointaines, presque effacées vues de cette partie préservée de la lagune.
C’est pourtant sur ces rivages et dans ces forêts où chemine presque joyeusement l’eau du canal que nous partagerons la première assemblée du Laboratoire Plastique de Pamparigouste et pisterons les traces du monde plastique bien présent de l’étang.
Alors que l’étang de Berre s’était discrètement éclipsé des pages de l’atlas routier Michelin, une équipe motivée et enthousiaste s’était rassemblée pour profiter de ce “trou dans la carte”, et partir à la recherche de l’île de Pamparigouste. Cette énigme cartographique, une brèche dans notre vision moderne façonnée par le pétrole et les autoroutes, nous ouvrait le chemin vers d’autres histoires, à commencer par celle d’une oasis mystérieuse et féerique, écho improbable à cette vieille légende provençale de Pamparigouste.
Depuis maintenant 4 ans que cet équipage explore, parfois en naviguant sur les rives parfois en marchant sur l’eau, c’est un récit du plastique qui a finalement ré-organisé cette aventure de la désorientation.
Au cours de la quête vers Pamparigouste, une rencontre improbable a eu lieu : les membres du TARA, la célèbre goélette qui sillonne les mers traquant les plastiques et microplastiques à l’international, sont venus nous rendre visite sur la lagune.
Dans ce territoire où la pétrochimie a connu ses débuts, son âge d’or et aujourd’hui sa lente déprise, on s’est rendu compte au fil des conversations que l’on connaissait finalement peu de choses sur la présence du plastique non seulement dans nos interdépendances les plus quotidiennes mais aussi dans les rives et l’étang qu’elles bordent. Rejoints par des scientifiques, les bases de voiles et des associations riveraines, l’équipage décide alors de se recomposer en Laboratoire pour pister ce que ces plastiques disent de nos sociétés.
Comment un laboratoire peut aussi être l’occasion d’assembler des communautés de l’étang ? Comment les différentes recherches menées, artistiques, scientifiques, sociologiques, citoyennes, peuvent-elles être plastiques elles-mêmes et s’infléchir les unes les autres ?
Comment la recherche elle-même peut-elle permettre aux riverain.e.s de l’étang de se constituer en société concernée avec les chercheur.euse.s ?
Comment la science participative peut-elle faire émerger de nouvelles questions et de nouvelles manières d’enquêter, plus proches du type de savoirs et de pratiques de recherche dont nous avons besoin pour mieux s’accorder aux exigences de notre époque ?
Après plusieurs mois de recherches croisées, les artistes, citoyens et chercheurs du Laboratoire se retrouvent et vous invitent à rejoindre une première marche-assemblée.
On y partagera au cours de la balade leurs travaux, leurs trouvailles, leurs réflexions et leurs questions.
Avec le Bureau des guides du GR2013, les scientifiques de L’Institut Écocitoyen pour la Connaissance des Pollutions et des participants à L’observatoire citoyen de l’environnement VOCE, Christelle Gramaglia sociologue à l’INRAE-Montpellier, Sylvain Rigaud du laboratoire Chrome de l’Université de Nîmes et le GIPREB, les artistes du Collectif SAFI, Maxime Paulet, Sylvain Maestraggi et Camille Fallet. Avec la contribution des associations 8 vies pour la planète, Nostamar, Wings of ocean, Karwan, en partenariat avec les communes et bases nautiques riveraines.
La Laboratoire Plastique de Pamparigouste est une recherche-action soutenue par la Fondation de France dans le cadre du programme « Les futurs des mondes du littoral et de la mer 2022 » et par le Ministère de la culture.