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Martigues rive sud de Caronte

Vendredi 17 juillet 2020

– Martigues

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Trame verte pratiquée #3

C’était juste avant. C’était le samedi juste avant. On était là. On faisait bisou du pied.

On prenait le bus et Stéphane faisait rire tout le monde, surtout le chauffeur. On était arrivés en haut. Aux Pennes-Mirabeau, en prenant le bus 89 jusqu’à l’arrêt les Tabors. Début de la trame verte.SAFI nous invitait à explorer un potentiel couloir écologique nord.Il y a deux massifs au nord de Marseille : La Nerthe et l’Etoile. Mais pas de vraie connexion entre ces deux espaces naturels. A proximité une autre ligne de force traverse le paysage, le fleuve des Aygalades.L’enjeu de cette « trame verte » est de relier ces trois «objets» de paysage en imaginant un couloir qui contourne l’urbain et permette aux êtres qui le voudraient de circuler. Nous cheminerons à partir d’une carte réalisé, par Noé Chassage du Service Environnement de la Ville de Marseille, comme une hypothèse de trame verte.La stratégie a été de quadriller le territoire, chaque carré se voyant attribuer des points pour ses qualités (surfaces perméables, quantité de biodiversité…), et de relier les mieux notés pour dessiner une trame verte. Construite à partir de données, le tracé n’a encore jamais été expérimenté en réel. SAFI nous propose pour mission de pratiquer cette trame verte et d’en explorer les conditions de passage.En mettant nos pieds dans cette carte et en suivant les pollens, ils nous invite à explorer l’incarnation de cet aménagement, ses potentiels, ses fluidités et ses empêchements dans nos villes et pour le vivant.Ensemble, allons pister les pollens !

Des poussières éclaireuses.

Issu du Grenelle de l’Environnement, la trame verte est l’ambition d’une circulation du vivant, qui, en de reliant des îlots de nature, permet à chacun d’accomplir son cycle de vie.

Ici, impossible d’aller tout droit, d’un massif à un autre, il faut composer avec des réalités foncières, écologiques, géographiques, sociales, politiques. C’est une serpentine qui se dessine en zigzaguant entre les réalités. Le pollen, invisible à l’oeil nu nous oblige à lire sa présence, et parce qu’il est en lien avec de nombreuses espèces, révèle des circulations et des interactions à l’oeuvre dans la trame verte. Suivre les pollens nous invite donc à lire le paysage et à le décrypter.

Un véhicule qui ne se déplace pas tout seul.

C’est dans le cadre de la fécondation que ça joue, les pollens.

Les plantes sont fixes et ont besoin du voyage du pollen pour qu’il y est rencontre avec un autre. Ce voyage contribue au brassage génétique des végétaux et offre aux plantes la capacité d’évoluer et de s’adapter aux changements environnementaux. Il existe des formes de reproductions non sexuées qui favorisent une extension rapide, mais génèrent des clones où la faible diversité des individus entraîne une mortalité accrue.

Les pollens sont donc chargés du transport des gamètes mâles jusqu’à l’ovule, partie femelle de la plante. Les plantes ont dû inventer des stratégies pour ce transport, certaines l’ont confié au vent et d’autre aux animaux ( notamment aux insectes).

20 % des plantes ont confiées leur pollen au vent (anémophiles).

Cette pollinisation du hasard, oblige les plantes à émettre mille fois plus de pollen. C’est une stratégie fréquente dans les pays froids où les arbres perdent leurs feuilles en hiver, ce qui facilite la circulation de l’air, mais cela provoque un risque d’auto-pollinisation très important. Aussi, la plupart des plantes anémophile ont des fleurs à sexes séparés. C’est le cas des conifères (pin…) de beaucoup de graminées (blé), des chénopodiacées (les épinards) et des polygonacées (l’oseille)

80 % des plantes confient leur pollen aux insectes (entomophiles)

Cet échange, précis et orienté se fonde autour d’un pacte : fécondation contre nourriture. Il est issu d’un processus de co-évolution. L’apparition d’odeurs, de formes, de couleurs et la fabrication de nectar chez les plantes s’est déroulé en même temps que l’évolution de la perception et des adaptations morphologiques chez les insectes.

Des balises pour que les insectes trouvent leur chemin.

Une plante est attractive pour un insecte, lorsque sa fleur contient du nectar ou du pollen abondant, nutritif ou appétissant. En prélevant sa nourriture, l’animal récolte le pollen situé sur les étamines (les parties mâles de la fleur) et le dépose sur une autre plante lors de son butinage, le pollen féconde ainsi l’ovule qui se développe pour devenir graine, à maturité elle aura aussi un voyage à faire, mais c’est une autre histoire. Bien visibles, odorantes, nectarifères, les fleurs ont souvent des couleurs attractives et des stries pour guider les pollinisateurs vers les organes à visiter et des formes adaptées aux pièces buccales des insectes. La fleur peut avoir un rôle clé dans la circulation des insectes; soit elle attire les insectes de manière massive et permet au passage la pollinisation d’espèces moins attractives ou, au contraire,  elle capte tous les insectes disponibles et diminue les chances des plantes moins attractives. Ce qui peut être le cas d’une plante nouvellement introduite.

Beaucoup de plantes ont des organes mâles et femelles dans la même fleur (amandier, chou sauvage…). Pour éviter de s’auto-féconder (autogamie), elles ont mis au point des systèmes qui évitent le contact entre les pièces mâles et femelles d’une même fleur, comme la maturation des pièces sexuelles étalée sur des périodes différentes (protandrie) ou une disposition étagée des organes reproducteurs (hétérostylie). Certaines plantes ont des fleurs uniquement femelles et des fleurs uniquement mâles sur la même plante. (noisetier, chêne, concombre sauvage…).D’autres plantes sont divisées en 2 pieds : un pied à fleurs mâles, et un pied à fleurs femelles et sont physiquement séparés (saule, silène, houblon, if…). La trame verte, c’est aussi ça.

Être plus connecté à son environnement, et capable de mieux s’adapter.

Des fictions corporelles.

Plonger, petites loupes botaniques à la main dans une communauté d’Erodium à petites fleurs violettes. Cette plante, de la famille des géraniums, laisse apparaître au centre de la fleur, une sorte de trompe trompe, en fait, le pistil qui mène à l’ovule, et de minuscule marteaux flexibles, les étamines qui portent le pollen,  une anatomie complexe et séduisante pour qui sait la lire.

Ici, à l’ombre d’un bosquets des plantes plus odorantes que ostentatoires, dans ces milieux sombres les insectes pollinisateurs passent moins, les plantes ont donc misées sur les odeurs pour les attirer de loin.

Là, un trou à la base de la corolle indique qu’un insecte n’a pas honoré le pacte, en passant par l’extérieur de la fleur il a subtilisé le nectar sans passer par la pollinisation.

Lunettes à filtre UV, plongés dans l’univers coloré des insectes, tout se modifie. l’urbain s’éteint, la roche s’éteint, tout de ce qui fait d’habitude attraction pour nous humain s’éteint. Alors les corolles des fleurs s’allume, deviennent fluorescentes, elles deviennent nos balises, notre obsession.

Petit à petit, sens en éveillent, nous devenons insectes, fleurs, vent, odeurs…

Un chemin qui nous rattrape.

Le chemin se ferme, le terrain qui faisait jonction se clôt, son nouveau propriétaire nous indique la route du contournement. Le passage dans la cité de la Castellane se complique et impose un détour par l’autre réalité qu’est Grand Littoral. Long couloir stérile, effluves chimiques, sol brûlant, absence de nectar, absence de partenaires, absence de repos, l’insecte que nous somme déplie ses jambes pour franchir ( et fuir ?)  les obstacles. Ici et là, en pas japonais, de petite taches vertes de pelouse (est-ce encore un habitat ?) descendent doucement vers la ville qui se fait plus « verte » .Cela nous laisse envisager des possibles. Par un trou du grillage, traversant le cimetière, nous plongeons vers le ruisseau des Aygalades où rencontrons la trame bleu, encore un chemin, celui des rivières ouvre les portes de la Méditerranée. Relier deux massifs à la Méditerranée est donc possible, mais plus facile pour certaines espèce que pour d’autres, une ligne d’équité est encore à dessiner.Le bus 30 nous ramène vers le centre-ville. Reprenant nos perceptions d’être humains, qui allait dans quelques jours, on ne s’en doutait pas, être capturé par un tout autre invisible et allait nous tenir à distance de ces couloirs du nord et de ces trajectoires entrelacées.

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5 Balades nocturnes estivales

Var – Été 2020

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La maison commune

Observatoire du paysage au cœur du Parc départemental de la Barasse.

Pour cette troisième intervention, direction le parc départemental de la Barasse au cœur du parc national des Calanques en compagnie des guides Clémentine Henriot, Hendrick Sturm, de l’équipe balte de Roots to Routes (composée de Lina Lapelytė, Anastasia Sosunova’s, Flo Kasearu’s, Timo Toots, Evita Vasiļjeva’s & Daria Meļņikova’s) ainsi que de l’artiste Anne-Sophie Turion et des constructeurs de l’Atelier Ni. 

À l’automne 2020 Anne-Sophie Turion a présenté sa performance in situ Grandeur Nature lors du Festival Actoral. Entre déambulation audioguidée et performance, GRANDEUR NATURE reconstitue les histoires invisibles de la Barasse et de ses habitants. Entremêlant descriptions, anecdotes intimes et récits rapportés, je deviens la voix off d’un film qui s’orchestre en direct. Les figurants ne sont autres que les habitants eux-mêmes, le paysage défile en travelling, passé et présent se superposent sans faux-raccords : la mise en scène se glisse ici si bien dans le réel qu’elle pourrait passer inaperçue. 

Roots to Routes” is a collaboration between artists, curators and non-profit organisations from Marseille and the Baltic countries, taking place as part of the Manifesta 13 Biennial programme “Les Parallèles du Sud.” Curated by Merilin Talumaa (EE), Maija Rudovska (LV) and Justė Kostikovaitė (LT), the project will unfold across a series of exhibitions, performances, screenings, workshops, lectures and walks in Marseille and online throughout 2020.

Sur l’esplanade ombragée au-dessus des fours à chaux à l’entrée du parc des calanques, une maison ouverte accueille chaleureusement les habitants du quartier de la Barasse et les visiteurs. Construite avec une simple armature en acier corten, cette maison n’est pas un abri, mais plutôt un lieu pour se rencontrer, discuter, pique-niquer, jouer, regarder, écouter, être ensemble et partager.

Une table et une ombrière sont là pour accueillir les gens et raconter l’histoire du lieu.

L’idée de cette maison émane du travail actuel des artistes Anne Sophie Turion et Hendrick Sturm. Ils explorent le passé industriel et social de la Barasse en parlant aux habitants et en fouillant les archives. En collectant les histoires et anecdotes des gens qui vivent ou ont vécu les changements du site au fil du temps, ils créent des performances et des marches pour impliquer la communauté.

L’objectif est de partager cette histoire à travers une forme d’hospitalité. La maison ouverte devient ainsi un endroit pour projeter nos souvenirs et nos rêves liés à ce site spécifique, un lieu symbolique et pratique de rencontres, un espace pour jouer et surtout, une invitation à partager avec les autres et avec la nature environnante.

Imaginée par Gilles Desplanques, la maison commune sera bientôt implantée. À suivre…


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Haut de Sainte -Marthe – Le terradou #2

Samedi 20 juin 2020

– Sainte-Marthe

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Conversation marchée à Foresta #4

Mercredi 10 juin 2020

– Foresta

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Mission chargé(e) d’administration (tout-terrain)

On recherche !

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Marseille – Juin 2020
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