Paysages Usagés : Observatoire photographique du paysage depuis le GR2013
Un projet photographique et participatif de Geoffroy Mathieu et Bertrand Stofleth.
L’observatoire photographique du paysage depuis le GR®2013 documente la grande richesse des paysages de la métropole, située dans le frottement perpétuel entre ville et nature. Réalisées dès 2012, les photographies intègrent le parcours du GR® en le matérialisant par le dessin d’un trait blanc parcourant l’image. Ce projet artistique de représentation des paysages usagés de la métropole interroge le protocole des observatoires du paysage en retournant les notions de commanditaire/commandité et en considérant les images produites comme proposition d’analyse et non comme illustrations de problématiques connues.
Un volet participatif propose à des habitants d’adopter soixante-dix des cent photographies pour en assurer la reconduction annuelle pendant les dix prochaines années. Lors des six temps forts, les adoptants suivront sur le terrain une formation à la reconduction de leur paysage. Chacun se verra remettre lors de ce temps partagé une œuvre originale constituée d’un tirage sous diasec accompagné au verso d’une fiche technique.
Commande publique du Ministère de la Culture et de la Communication – Centre National des Arts Plastiques ; coproduction Marseille-Provence 2013.
Lecture en mille-feuille d’un micro-paysage bucco-rhodanien
Une enquête créative par Hendrik Sturm
L’enquête créative d’Hendrik Sturm vise à la compréhension d’un espace périurbain en mille-feuilles. L’espace a un support matériel, géologique, météorologique et biologique et est façonné par une multitude d’occupations territoriales. L’image qui le guide est celle du mille-feuille des couches cartographiques thématiques d’un système d’information géographique. Il correspond, du moins en partie, à ce que les géographes nomment co-spatialité c’est-à-dire à « la superposition des territoires et des réseaux ». À l’instar du mille-feuilles spatial, il y a « mille » méthodes d’enquêtes : l’observation directe, l’étude des documents techniques et artistiques, l’entretien avec des personnes ressources, etc. Dans un va-et-vient, selon un processus de spirale herméneutique, entre la confrontation directe avec un espace par la marche et celle de ses représentations, un paysage émerge lentement. Une promenade collective. Cette enquête créative fournit à Hendrik Sturm la matière et les arguments pour construire un itinéraire précis. Dans le cadre du GR®2013, Hendrik Sturm propose au public une promenade collective au cœur du mille-feuille qui compose le plateau de l’Arbois. Au cours de cette balade de quelques heures, resurgiront un camp américain de la Seconde Guerre mondiale, une toile du peintre Loubon et d’autres dimensions imperceptibles et pourtant dynamiques dans la relation du marcheur au paysage qui l’entoure.
Mars 2013
Proposition d’un circuit de 12 km à partir de la gare d’Aix-en-Provence TGV à l’occasion de l’inauguration du GR®2013
Mai 2013
Vitrolles et Pays d’Aix, Proposition d’un circuit de 12 km à partir de la gare d’Aix-en-Provence TGV
SAFI invite des chefs cuisiniers à parcourir certains segments du GR® pour un temps de rencontres et de balades autour de cueillettes qui facilitent la découverte du sentier par tous les sens. Ce temps de résidence questionne la traditionnelle opposition ville / nature. Il permet de créer des pique-niques composés d’herbes sauvages ainsi qu’un comptoir paysage.
À l’occasion des « temps fort » du GR®2013 le public part en balade ou se retrouve directement sur un lieu de rendez-vous pour découvrir ces pique-niques point de vue constitués d’herbes sauvages et des ingrédients du territoire. Réalisés à chaque fois par un chef, ils racontent le paysage provençal, la nature riche et contrastée de cette terre. Ces pique-niques sont accompagnés d’expériences, d’observations et de découvertes gustatives des plantes sauvages, d’une carte révélant ces paysages gustatifs mais aussi d’un comptoir / paysage qui présente les saveurs du GR®2013. Ces saveurs accompagnent la balade, nourrissent notre rapport au monde et nous invitent à regarder le paysage différemment.
Complices : La Compagnie Alimentaire, Pressoirs de Provence.
SAFI [du Sens, de l’Audace, de la Fantaisie et de l’Imagination]
SAFI est un collectif d’artistes fondé par Dalila Ladjal et Stéphane Brisset en 2001. Plasticiens scénographes, ils tendent par leurs interventions à mettre en valeur, en lumière, une conversation intime entre des hommes et leurs territoires. Ils créent des situations propices à l’échange et susceptibles de favoriser la curiosité pour des questions d’intérêt général. SAFI travaille, apprend, rêve, partage, imagine et transmet à partir du végétal.
Pays de Martigues
Avec Pierre Giannetti (Le Grain de sel, Marseille) et Xavier Zapata (Les pieds dans le plat, Marseille)
Salon-de-Provence
Avec François-Xavier Vincent (Abbaye de Sainte Croix, Salon-de-Provence) et Christian Ernst
Pays d’Aubagne et de l’Étoile
Avec Alexandre Mazzia (Le Ventre de l’Architecte, Marseille) et Laurent Favre-Mot (Le Salon de gourmandise, Marseille)
Vitrolles et Pays d’Aix
Avec René Bergès (La Table de Beaurecueil, Beaurecueil)
Istres
Avec Sébastien Richard (La Table de Sébastien, Istres) et Georgiana Viou (L’Atelier, Marseille)
Marseille
Avec Arnaud Carton de Grammont (Le Café des épices, Marseille) et Laurent Favre-Mot (Le Salon de gourmandise, Marseille)
L’œuvre est une invitation faite au spectateur à se tenir debout face aux visages des hommes et des femmes filmés en silence. Dans le cadre de l’exposition Le Palais et Le Sentier (Palais de la Bourse, du 12 mars au 12 mai 2013).
« La marche est sans doute le moyen le plus naturel de renouer avec l’expérience directe du contexte urbain. Arpenter, regarder, ne peut se réduire à la vision totalisante de l’urbaniste ou du géographe qui réduit la ville à un fait urbain ou un paysage mais nécessite un engagement du regard sur ceux qui se sont appropriés cet espace. Ainsi au cœur des grands espaces vacants dessinés par le GR®2013, j’ai porté un regard sur ceux qui, en silence, habitent « nos fins » de ville. Cet été là, 2012, à Marseille et ailleurs. Longtemps j’ai cherché quel récit je pouvais faire, face à ce que nous nommons « la question des Roms en France ». Ce que j’ai vu depuis de longs mois ici à Marseille, place d’Aix ou ailleurs via les médias m’a fait conclure que je n’arrivais pas à mettre en scène « ma question », que celle-ci me dépassait par sa complexité et en particulier sa dimension politique, française, européenne. Et que sans doute, la seule façon de procéder n’était pas de mettre « la question » au cœur du processus de travail ou bien à son origine mais que, en se mettant à l’œuvre, celle-ci émergerait de manière singulière. Je suis donc allé à la rencontre des familles Roms qui habitaient à même le trottoir, près de l’Unité d’Hébergement d’Urgence au chemin de la Madrague Ville, à Marseille, seul, en expliquant mon désir de montrer leurs visages, de raconter leur histoire mais aussi au fil du temps participant aux luttes contre les expulsions sauvages qui ont redoublé de violence en cet été 2012. J’ai improvisé des studios photographiques avec des bouts de murs, de vieux tapis, réalisant ainsi plus d’une centaine de portraits filmés et silencieux. Les visages ont dévoilé une histoire ancestrale de discriminations, de souffrances mais aussi de force de résistance. »
_Laurent Malone, décembre 2012
Laurent Malone
Le photographe Laurent Malone réalise un travail d’analyse et de documentation des mutations de l’espace urbain à partir de parcours tracés dans les villes. La marche est au centre du processus photographique développé. Aussi bien à New York que dans d’autres villes d’Europe et d’Asie, Laurent Malone poursuit une chronique obstinée des mutations urbaines avec une attention pour les usages non planifiés de l’espace public. Ces observations ramènent sans cesse l’architecture urbaine à l’échelle de l’occupation humaine permettant ainsi une nécessaire mutation du regard sur les phénomènes d’exclusion, de réappropriation des espaces et de tout ce qui est considéré comme « sans valeur ». Ses œuvres font partie des collections permanentes du Centre Pompidou à Paris et du MoMA à New York, ont été montrées récemment au Musée du Jeu de Paume à Paris, au KW Institute for Contemporary Art à Berlin, au Netherlands Architecture Institute (NAI) à Rotterdam, au Centre d’Art Santa Mònica à Barcelone.
Laurent Malone a créé sa propre maison d’édition, integral laurent malone, qui promeut, publie et diffuse les travaux de ses pairs. Il est aussi membre du collectif Stalker (Rome) et du réseau Integral concept.
Une exposition collective de Christine Breton avec le Cercle des marcheurs
Du 12 mars au 12 mai 2013 – CCI Marseille Provence, Palais de la Bourse, la Canebière, Marseille.
« … Le Palais vieillissant veut voir comment Le Sentier déroulera son tracé entre sa coursive et ses portes Sud et Nord. De son côté, Le Sentier, fort de son expérience de deux années à construire la boucle métropolitaine, veut montrer et traverser un espace bâti et son histoire. Le Sentier explore les villes, les ports, les mythes, l’espace du monde ramassé dans Le Palais… »
_Christine Breton et le Cercle des Marcheurs
Durant deux mois, une échappée du sentier est proposée aux arpenteurs du GR®2013. En suivant la signalétique rouge et jaune des associations du Comité Départemental de Randonnée Pédestre des Bouches-du-Rhône au niveau du Vieux-Port de Marseille, le public accède au premier étage du Palais de la Bourse investi par une dizaine d’interventions artistiques réalisées autour du GR®. Dans son salon d’honneur, Mathias Poisson et l’Agence touriste, Bryan Connell, Rémy Rivoire, Frank Gérard, SAFI et Philippe Piron présentent leurs points de vue sur le GR® : photographies, installations, cartographie, ouvrages et senteurs. Christine Breton (Hôtel du Nord), Hendrik Sturm et Baptiste Lanaspeze proposent aux visiteurs des balades dans une coursive enrichie de documents. Geoffroy Mathieu et Bertrand Stofleth présentent dans le Salon Provence, les premières étapes d’un observatoire photographique du paysage du GR®2013. Un peu plus loin, Laurent Malone projette Le Silence, quatre-vingt portraits filmés. Julie de Muer et Radio Grenouille proposent deux balades sonores qui permettent aux visiteurs munis d’un lecteur MP3 de parcourir le Palais et de s’allonger dans le salon des Élus. »
Christine Breton
Conservateur honoraire du patrimoine, elle a eu la charge de collections publiques au musée de Grenoble (1974-1983) et aux Fonds régionaux de Rhône-Alpes et de Provence (1984-1987). Conservateur chargée de mission à la Ville de Marseille de 1987 à 2010, elle crée les programmes d’ateliers d’artistes, d’expositions et de commandes artistiques urbaines. En collaboration avec le Conseil de l’Europe, elle expérimente dès 1996, avec les habitants, l’approche intégrée du patrimoine dans les 15e et 16e arrondissements de Marseille. Docteur en histoire en 1981, elle est invitée dans de nombreuses écoles d’art, instituts de design et d’histoire de l’art. De 1988 à 1995, elle est professeur associée à l’université d’Aix-Marseille.
Depuis deux ans elle apporte son savoir institutionnel à la construction du GR®2013 ; ses Récits d’hospitalité, édités par Martine Derain et les éditions commune seront présentés lors de l’exposition Le Palais et Le Sentier.
Un projet photographique interactif de Luce Moreau.
Landmarks est un projet d’anamorphose lumineuse mise en place dans divers paysages. Après avoir choisi un point de vue photographique auquel elle reste fidèle, l’artiste aidée de son équipe installe selon des marques préalablement établies des systèmes de miroirs qui réfléchissent les rayons du soleil en direction de l’objectif. Des formes géométriques diverses et génériques émergent alors d’un paysage familier : rectangle homothétique au cadre de l’image, diagonale joignant les deux extrémités, losange scintillant.
Les plans réfléchis dans le paysage sont comme autant de zones de résistance ; la lumière du soleil, dans son inclinaison naturelle, est ainsi déviée et par là-même transformée en signal. La relation entre la source de lumière solaire et le photographe devient un dialogue privilégié, dont la lecture n’est possible que depuis le point de vue initialement choisi. De la série photographique Landmarks réalisée en 2010 en Slovénie avec l’association OTTO-Prod, suivie d’une première balade organisée en 2011 par Art-Cade, découlent cette année aux alentours de Marseille trois marches visant à « installer » par la promenade le dispositif lumineux nécessaire à l’apparition de ces formes. Les marcheurs du GR®2013, armés de miroirs, n’atteindront qu’en fin de parcours le point de vue précis leur permettant de contempler la « photographie » résultante, activant le paysage et aplanissant les différents reliefs arpentés.
Luce Moreau
Luce Moreau est une photographe plasticienne et habite à Marseille. Elle travaille au sein du collectif et association OTTO-Prod depuis 2006 sur des projets curatoriaux et des résidences d’artistes, tout en développant ses recherches en photographie. La photographie est ici considérée comme un ensemble dont le procédé, la physique et la mécanique représentent autant de terrains de réflexions que d’expérimentation et dont l’artiste peut, au même titre que le scientifique, explorer méthodiquement les variations : l’étendue infinie de la recherche et avec elle une multitude d’anomalies dont chaque projet photographique s’empare. La lumière et ses trajectoires, la physique des angles visuels, les réseaux lenticulaires, la représentation du réel, le mouvement terrestre, le cadre, le temps et la capture, en sont les supports problématiques. Le medium transcende ainsi parfois l’outil jusqu’à sa radicalisation dont ne subsiste que la lumière.
Une conférence performée de Guillaume Monsaingeon et Thierry Kresmann.
« Le seul, le vrai, l’unique voyage c’est de changer de regard » Marcel Proust
Échelle 1 :1 est un feuilleton cartographique en sept épisodes. Chaque épisode se déroule en trois temps dans la continuité d’un même thème : un récit nourri de cartes, une œuvre présentée par un artiste, une action de « mappage » collectif qui conduit les spectateurs-mappeurs à rédiger la carte à l’échelle 1 :1. Par un jeu glissant d’échelles, apparaît ainsi l’« icitude », qui ramène chacun à cette réalité : nous menons nos vies à l’échelle 1 :1. Les épisodes se déroulent autour du GR®2013 avec liberté, tantôt très proches, tantôt à un jet de carte – jamais très loin. Action artistique et cartographique, Échelle 1 :1 partage avec le GR® le souci de provoquer une émotion collective grâce à une pratique renouvelée du regard autant que du territoire.
Pour développer Échelle 1 :1, l’Oucarpo (Ouvroir de Cartographie Potentielle) est créé, conçu sur le modèle de l’Oulipo. Ce collège informel entend explorer la tension entre la contrainte et le jeu, entre les mots, les signes et les images. Atelier de pratique oucarpienne délibérée, savante et ingénue, Échelle 1 :1 ne vise pas la réalisation d’une grande carte qui viendrait matériellement recouvrir l’ensemble du territoire Marseille-Provence 2013 (Umberto Eco en a joliment démontré l’absurdité). Chaque épisode constitue plutôt une proposition déposant sur le « territoire de l’empire», selon les mots de Borges, une nouvelle couche de «ruines très abimées de la carte à l’échelle 1 ».
Thierry Kressmann et Guillaume Monsaingeon
partagent l’amour de la cartographie tout en venant d’univers très différents. Urbaniste de formation, puis chef d’entreprise, Thierry Kressmann a fait toute sa carrière dans l’univers des SIG (Systèmes d’Information Géographique) dont il a été l’un des inventeurs. Ses travaux et recherches ont permis aux SIG d’acquérir des fonctions de représentations cartographiques riches et intégrées dans le modèle de données. Il a toujours milité auprès des institutions, ingénieurs et commanditaires pour conserver à la cartographie une dimension expressive et artistique. Philosophe de formation, Guillaume Monsaingeon a travaillé dans les musées en France et en Italie avant d’enseigner. Ses travaux sur Vauban et sur l’espace classique l’ont conduit à la cartographie, son histoire et sa rencontre avec l’art contemporain. Il est commissaire de l’exposition Mappamundi, art et cartographie organisée à Toulon du 15 mars au 12 mai 2013 dans le cadre d’Ulysses.
Auteurs et curateurs d’Échelle 1:1, Thierry Kressmann et Guillaume Monsaingeon allient leurs compétences complémentaires pour transformer notre regard sur le territoire par l’entremise de la carte.
Marseille, château d’If : L’Impossible carte de la mer avec Nicolas Desplats, artiste plasticien
Salon de Provence : La Carte qui coule avec Jean-Luc Brisson, artiste plasticien
Vitrolles : Constellations célestes, mythologie et lieux terrestres avec Karl Van Welden, artiste plasticien
Istres : Le Pli de la carte avec Jeremy Wood, artiste marcheur dessinant avec son GPS
Marseille : Campagne Pastré Du grand au petit, le zoom avec Francisco Ruiz de Infante, vidéaste Le
Marseille : La Plaine Lettres et mots avec le collectif Gusto, graphistestypographes
Belcodène (Aubagne) : Risques, dangers et peurs avec des artistes marcheurs du GR®2013
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