L’École du feu
Apprendre à vivre dans les territoires du feu

De l’incendie à la mobilisation citoyenne
Le 8 juillet 2025, un incendie dévastateur frappe la commune des Pennes-Mirabeau avant d’atteindre Marseille par le quartier de l’Estaque. En quelques heures, 750 hectares de garrigue et de forêts méditerranéennes sont réduits en cendres. 90 habitations sont détruites, et de vastes zones de végétation brulées. L’incendie laisse les habitant·es de l’Estaque dans un état de sidération et d’incompréhension… Le trauma touche tous ceux et celles qui ont lutté, pour sauver leurs maisons, leurs jardins, leurs espaces verts de voisinage, ainsi que l’ensemble des Marseillais·es qui ont ressenti la frayeur du feu qui rentre dans la ville.

Le 8 juillet 2025 également, un autre feu se déclare à quelques kilomètres, à Sainthe-Marthe. Beaucoup plus modeste et rapidement circonscrit, ce feu a quand même le temps de parcourir notre terrain bien aimé de la Maison Lull ! Le projet d’en faire un espace pédagogique de plein-air est alors compromis… À moins que ?

Dès la mi-juillet, les habitant·es sinistré·es se constituent en “collectif de l’incendie du 8 juillet”. Le 23 juillet 2025, nous organisons un temps de rencontre entre habitant·e·s au Parc de Miramar. Plus de 100 personnes s’y retrouvent et expriment le besoin de penser collectivement le sujet du feu.
Vers une école du feu
Que savons-nous vraiment du feu ? Comment l’expliquer, le comprendre, l’anticiper ? Et quels gestes collectifs peuvent réduire notre vulnérabilité ? Alors que le feu est inhérent au biome méditerrannéen, que toutes les prévisions s’accordent autour d’une aggravation du risque dans les années à venir – certains chercheur·ses ayant déjà théorisé notre entrée dans le « pyrocène » – nous nous rendons compte que nous connaissons finalement assez mal ce phénomène.
Aux côtés des groupes d’habitant·es, nous rassemblons alors les chercheur·ses Elise Boutié (anthropologue), Jordan Szcrupak (paysagiste-concepteur), Garance Maurer (artiste), ainsi que des spécialistes de terrain comme Patrick Jeannot (coordinateur de la Défense des forêts contre les incendies) auxquels d’autres personnes viendront se joindre…
L’idée d’une école du feu émerge… Forcément, elle sera un peu buissonnière ! 
Elle se donne pour objectifs :
– D’apprendre ensemble > Enrichir nos savoirs scientifiques, botaniques, techniques, réglementaires et institutionnels, et transformer ces connaissances en un véritable bien commun, grâce à des méthodes d’apprentissage collectif ouvertes et inclusives.
– De faire ensemble > Cultiver la convivialité à travers des temps de partage, et renforcer notre pouvoir d’agir collectif par des gestes de prévention et de restauration des milieux.
– De se mêler du feu > Se mettre en capacité d’interpeller les pouvoirs publics sur ces sujets et de produire des recommandations.
Nous marcherons sur les territoires incendiés de l’Estaque pour échanger nos connaissances et observations entre habitant·es. Le terrain de la Maison Lull quant à lui, deviendra un terrain d’observation et un lieu pour les rencontres de l’École du feu.


