Juriste, Sarah Vanuxem est enseignante-chercheuse à lʼUniversité de Nice Sophia-Antipolis. Son travail porte sur les transformations que le droit émergent de lʼenvironnement fait subir à notre tradition juridique. Elle a publié – entre autres – deux livres aux éditions Wildproject :
La propriété de la terre (2018)
Contre la doctrine dominante, Sarah Vanuxem démontre que la propriété ne peut pas être conçue comme ce « pouvoir souverain dʼun individu sur les choses ». Même dans le droit moderne, dans le code civil lui-même, dans ses racines romaines et médiévales, la propriété est prise dans la communauté – les choses sont enracinées dans le commun.
En montrant quʼil est possible dʼaccorder des droits aux lieux, Sarah Vanuxem permet de sortir, de lʼintérieur même de notre droit, de la conception occidentale moderne – et de faire converger nos héritages juridiques avec les perspectives écoféministes et indigènes les plus radicales.
Du droit de déambuler (2025) avec Geoffroy Mathieu
Quiconque tente aujourd’hui de traverser la Méditerranée ou même de voyager à pied, à vélo ou à cheval le constatera : le territoire se ferme, tant sous l’effet de son aménagement physique que de la loi.
Ce mouvement s’inscrit dans une tendance multiséculaire. Depuis l’aube de la modernité, a été mise en place une interdiction progressive du droit de vagabonder et de subsister librement sur le territoire. D’un point de vue écologique et éthique, il est pourtant vital de retrouver un monde poreux et traversable, tant pour les humains que pour les autres êtres vivants.
La notion même du droit – le nomos grec –, qui renvoie à une espace de pâturage, a été interprétée à l’époque moderne comme enclos. Mais il est tout aussi légitime de le concevoir comme espace partagé, commun.
Sous l’égide du dieu Hermès, ce recueil libre nous emmène dans les bourgs et campagnes médiévaux, sur le GR2013 à Marseille, à la villa Borghese à Rome – en écho à un essai photographique de Geoffroy Mathieu.