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Rando-Archives d’architecte

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Un terrain témoin : la Maison Lull

Son terrain rassemble sur une seule parcelle plusieurs milieux types, tous incendiés et dont nous verrons en temps réel l’évolution : une prairie ouverte, des restanques, un talus avec risque élevé d’érosion, une pinède, un espace de jardin aménagé avec bassin, une haie, une garrigue basse. Ce terrain situé en lisière de la ville jouxte des agriculteurs urbains récemment installés et est en proximité de quartiers classés politique de la ville (la Busserine, les Flamands).

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La communauté de l’école

Élise Boutié, anthropologue

Chercheuse à l’EHESS et enseignante à Aix-Marseille Université, Élise Bouthié travaille sur les récits, perceptions et manières d’habiter les territoires marqués par le feu. Après une thèse consacrée à l’incendie le plus destructeur de l’histoire de Californie en 2018, l’École du Feu lui offre une opportunité d’analyses comparées entre les contexte californien et marseillais.
Son travail s’articule autour de trois axes : comprendre l’histoire et le fonctionnement des institutions liées à la gestion des incendies ; cartographier la mémoire des feux dans la région marseillaise à travers les voix de ses habitant·es ; et repenser le feu comme un phénomène multiple, au-delà du seul prisme du risque, pour imaginer de nouvelles façons de cohabiter avec lui.

Garance Maurer, artiste

Le travail de Garance Maurer à l’École du feu prolonge une recherche entamée en 2022 en Corse sur les fibres végétales et les ressources locales, poursuivie en Californie lors d’une résidence à la Villa Albertine San Francisco, et développée depuis autour du pourtour méditerranéen. Ce travail de recherche-action hybride sciences, art, design et folklore populaire, et s’inscrit dans une réflexion plus large sur la transformation des paysages et des pratiques humaines face au dérèglement climatique.

Elle souhaite développer un volet sur les savoirs et légendes méridionales, en croisant enquêtes de terrain, correspondances et pratiques plastiques pour raconter comment les feux intentionnels et les savoirs vernaculaires peuvent nourrir des stratégies collectives de résilience et une nouvelle habitabilité de nos territoires.

Jordan Szcrupak, paysagiste

Diplômé de l’École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles-Marseille, Jordan Szcrupak mène des projets de développement paysager au sein de l’agence APJS et enseigne à l’Ensa·m. Sa recherche porte particulièrement sur la vulnérabilité des zones d’interface habitat-forêt, notamment au sein de l’Association Forêt Méditerranéenne.

À l’École du feu, il met ses recherches en discussion avec les habitant·es et acteurs du territoire, autour de trois axes : intégrer le risque incendie dans l’urbanisme et les projets de territoire ; restaurer des mosaïques paysagères et maintenir des discontinuités de combustibles ; reconnaître et valoriser la forêt périurbaine comme un bien collectif nécessitant une gouvernance partagée.

La coopérative Hôtel du Nord

La coopérative a été créée en 2011 pour valoriser le patrimoine de métropole marseillaise, afin de le conserver « en vie » et d’améliorer la vie de ceux qui y vivent et travaillent. Ses coopérateurs habitants créent des balades patrimoniales, et mettent ainsi en en oeuvre la convention de Faro à l’échelle des quartiers Nord ! La coopérative est aussi une force de mobilisation sur des enjeux de préservation patrimoniale ou écologique, comme c’est le cas depuis 2023 dans la lutte pour sauver le parc de Miramar. Alors que plusieurs de ses coopérateur·ices ont été directement touchés par l’incendie du 8 juillet 2025, elle apporte une force de mobilisation, des compétences pour mener des enquêtes citoyennes, et une source de connaissances accumulées sur les quartiers concernés par l’incendie.

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Rendez-vous et balades apprenantes entre habitant·es

23 juillet 2025 – au Parc de Miramar à l’Estaque
Une première rencontre organisée avec la coopérative Hôtel du Nord et les riverain·es de Miramar en contribution au Collectif de l’incendie du 8 juillet pour mieux comprendre le feu, son écologie et la gestion des incendies.
Le compte-rendu de cette rencontre est disponible sur Hotel du Nord

27 octobre 2025 – Montée Pichou à l’Estaque

« Dans le cadre de la préfiguration de la recherche-action “École du Feu”, portée par Le Bureau des guides du GR2013, une lecture de paysage a rassemblé un groupe d’une trentaine de participants : habitants sinistrés ou non, marseillais venus d’autres arrondissements, artistes, vidéastes, chercheurs et experts de terrain. Cette démarche s’inscrit dans la continuité de la mobilisation habitante à la suite de l’incendie du 8 juillet 2025 à l’Estaque, événement où 90 maisons ont brûlé.
Le parcours, conçu comme un transect sensible et technique, s’est déployé depuis le quartier de l’Estaque jusqu’aux crêtes vers la rade de Marseille, en suivant le vallon de la Montée Pichou le vallon du Marinier directement impactés par l’incendie de 750 ha.
En plusieurs haltes, les échanges ont été animés par :
Sophie Bertran de Balanda, architecte urbaniste, Ingénieure en Chef – Architecte de la Ville de Martigues;
Elise Boutié, docteure en anthropologie politique de l’environnement, enseignante et podcasteuse;
Patrick JEANNOT, directeur technique de PyroVigil, ancien cadre technique et coordonnateur DFCI-ONF, responsable des APFM pour le Var ;
Jordan SZCRUPAK, paysagiste-concepteur spécialisé dans la gestion intégrée du risque incendie, enseignant à l’ensa·marseille et administrateur de l’association Forêt Méditerranéenne ;
et avec l’intervention sur site de Basile Viguerie, technicien OLD au Service Prévention des Risques Naturels de la Ville de Marseille, présentant les travaux de lutte contre l’érosion (fascines) réalisés sur une parcelle communale incendiée.

Cette traversée visait à transmettre aux habitants les connaissances pour mieux comprendre :
comment le feu fonctionne et se propage, et comment renforcer la défendabilité des interfaces habitat-forêt ;
comment s’est élaborée la gestion opérationnelle et réglementaire du risque incendie, entre doctrine DFCI et planification ;
comment réfléchir collectivement à des formes mutualisées d’action pour les, tout en ouvrant des pistes pour des usages culturels et des manières d’habiter avec le feu : pyro-résistance des matériaux, gestion paysagère des abords jardinés, regroupement de propriétaires.

Cette journée marque une étape importante dans la construction d’une culture partagée du risque, fondée sur la connaissance des milieux, la mémoire des incendies et la co-responsabilité entre habitants, techniciens et institutions.
Les enseignements issus de cette première lecture de paysage contribueront à l’élaboration de propositions concrètes à destination des pouvoirs publics, des CIQ et des écoles, dans la perspective d’une “École du Feu” ouverte, coopérative.  » Publication de Jordan Szcrupak

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L’École du feu

Apprendre à vivre dans les territoires du feu

De l’incendie à la mobilisation citoyenne

Le 8 juillet 2025, un incendie dévastateur frappe la commune des Pennes-Mirabeau avant d’atteindre Marseille par le quartier de l’Estaque. En quelques heures, 750 hectares de garrigue et de forêts méditerranéennes sont réduits en cendres. 90 habitations sont détruites, et de vastes zones de végétation brulées. L’incendie laisse les habitant·es de l’Estaque dans un état de sidération et d’incompréhension… Le trauma touche tous ceux et celles qui ont lutté, pour sauver leurs maisons, leurs jardins, leurs espaces verts de voisinage, ainsi que l’ensemble des Marseillais·es qui ont ressenti la frayeur du feu qui rentre dans la ville.

Le 8 juillet 2025 également, un autre feu se déclare à quelques kilomètres, à Sainthe-Marthe. Beaucoup plus modeste et rapidement circonscrit, ce feu a quand même le temps de parcourir notre terrain bien aimé de la Maison Lull ! Le projet d’en faire un espace pédagogique de plein-air est alors compromis… À moins que ?

Dès la mi-juillet, les habitant·es sinistré·es se constituent en “collectif de l’incendie du 8 juillet”. Le 23 juillet 2025, nous organisons un temps de rencontre entre habitant·e·s au Parc de Miramar. Plus de 100 personnes s’y retrouvent et expriment le besoin de penser collectivement le sujet du feu.

Vers une école du feu

Que savons-nous vraiment du feu ? Comment l’expliquer, le comprendre, l’anticiper ? Et quels gestes collectifs peuvent réduire notre vulnérabilité ? Alors que le feu est inhérent au biome méditerrannéen, que toutes les prévisions s’accordent autour d’une aggravation du risque dans les années à venir – certains chercheur·ses ayant déjà théorisé notre entrée dans le « pyrocène » – nous nous rendons compte que nous connaissons finalement assez mal ce phénomène.

Aux côtés des groupes d’habitant·es, nous rassemblons alors les chercheur·ses Elise Boutié (anthropologue), Jordan Szcrupak (paysagiste-concepteur), Garance Maurer (artiste), ainsi que des spécialistes de terrain comme Patrick Jeannot (coordinateur de la Défense des forêts contre les incendies) auxquels d’autres personnes viendront se joindre…

L’idée d’une école du feu émerge… Forcément, elle sera un peu buissonnière !
Elle se donne pour objectifs :
– D’apprendre ensemble > Enrichir nos savoirs scientifiques, botaniques, techniques, réglementaires et institutionnels, et transformer ces connaissances en un véritable bien commun, grâce à des méthodes d’apprentissage collectif ouvertes et inclusives.
– De faire ensemble > Cultiver la convivialité à travers des temps de partage, et renforcer notre pouvoir d’agir collectif par des gestes de prévention et de restauration des milieux.
De se mêler du feu > Se mettre en capacité d’interpeller les pouvoirs publics sur ces sujets et de produire des recommandations.

Nous marcherons sur les territoires incendiés de l’Estaque pour échanger nos connaissances et observations entre habitant·es. Le terrain de la Maison Lull quant à lui, deviendra un terrain d’observation et un lieu pour les rencontres de l’École du feu.


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Petit catalogue art et design de Pamparigouste

Ressentir l’Étang

Un carnet de bord pour explorer l’étang autrement

À partir de l’hypothèse d’inviter les moules à « s’accrocher » à la vie dans l’étang de Berre, le collectif SAFI imagine le Ressentiscaphe, une drôle d’embarcation pour découvrir la vie de l’étang, retrouver la capacité de la ressentir et de l’écouter, avec nos corps comme instruments de mesure et de perception. Après plusieurs navigations, l’équipage ramène des récits et des jeux qu’il partage avec vous dans ce cahier, pour que, à votre tour, vous plongiez dans l’étang et découvriez celles et ceux qui l’habitent.

Conception : Collectif SAFI
Lien : Lire le cahier


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Démarches et recherches du Laboratoire plastique

Biographie d’un protocole citoyen

Tout part d’une observation : de plus en plus de plastiques sont retrouvés chaque année sur les plages et les littoraux du monde. En 2014, on estimait à 250 000 tonnes la masse de plastiques flottant sur les océans et le pourtour de l’étang de Berre n’est pas en reste. Les déchets plastiques se dégradent en microplastiques de faible taille, comparable à celle des sédiments ou du plancton. Ils sont alors susceptibles d’être ingérés par les organismes et ainsi intégrés dans la chaîne alimentaire. Leur composition chimique constitue une source secondaire de polluants.

De cette observation naît une question : quelle quantité de plastiques se retrouve sur nos littoraux et sous quelle forme ?

Pour y répondre de façon rigoureuse, il faut réfléchir à une méthode de mesure efficace qui implique des prélèvements d’échantillons et des analyses en laboratoire. L’étang de Berre est très vaste (155 km2). Pour faire des prélèvements sur tout le pourtour de la lagune, l’Institut écocitoyen pour la connaissance des pollutions (IECP) fait appel aux Volontaires de l’Observatoire citoyen de l’environnement (Voce).

Collecte citoyenne de plastiques

Les sciences participatives sont l’occasion pour les citoyens, spécialistes ou amateurs de participer à des programmes scientifiques en collectant des observations sur la base du volontariat. Toute démarche scientifique nécessite l’élaboration d’un protocole, un document listant le matériel nécessaire et les étapes à suivre. Cette “standardisation” de la méthode fait répéter les mêmes étapes et permet ainsi de limiter les biais liés à l’expérimentateur. Les résultats des expériences et des prélèvements issus du même protocole peuvent être comparés.

Les protocoles citoyens sont simplifiés (moins longs ou moins exigeants) pour être accessibles à tous. C’est dans ce but que l’Observatoire citoyen de l’environnement propose ce protocole citoyen pour la collecte de macro- (taille > 2,5 cm), méso- (taille comprise entre 2,5 cm et 4 mm) déchets et microplastiques (tailles < 4 mm) sur le littoral, dans le but d’estimer les niveaux de contamination aux plastiques des plages de l’étang de Berre.

Ce protocole consiste à délimiter 1 (pour une petite plage <50m), 2 (plage entre 50 et 250m) ou 3 (>250m) zones de 20m de long sur 2 m de large, réparties de façon régulière.

Les déchets visibles à l’œil nu sont ramassés, pesés, triés par couleurs et par types (verre, plastique, métal, etc.). Le protocole est répété sur 2 ou 3 hauteurs de la plage en fonction de sa largeur. Au centre des bandes de 20 x 2 m une zone de 25 cm2 est ensuite définie à l’aide d’un quadrat. Le sable contenu sur les 5 premiers centimètres de profondeur dans le quadrat est tamisé (tamis de 4mm). La fraction tamisée est placée dans des bocaux en verre et sera analysée en laboratoire pour l’étude des microplastiques et la fraction retenue par le tamis est placée dans un bocal en verre puis sera analysée pour l’étude des mésoplastiques.

Les sédiments de surface : un livre ouvert sur l’étang

Afin de déterminer l’étendue de la contamination actuelle des plastiques dans les sédiments et des sources potentielles, quarante sites d’échantillonnage ont été sélectionnés et répartis sur la totalité de l’étang de Berre, de Vaïne, du Bolmon et du canal du Rove. Sur chaque site, le sédiment de surface est récupéré depuis un bateau avec une benne Van Veen en inox. Cet outil permet de collecter du sédiment sur une surface standardisée de 260cm2. Le sédiment est ensuite remonté à bord, déposé dans un bac et la partie superficielle (0-2 cm) récoltée avec une spatule métallique. Trois prélèvements sont effectués et les prélèvements regroupés dans un bocal afin d’intégrer l’hétérogénéité spatiale de chaque site. Durant ce travail, une attention particulière est portée pour éviter de contaminer les échantillons avec des particules plastiques qui pourraient venir de nos vêtements et équipements de prélèvement. L’échantillon obtenu est ainsi prêt à être analysé au laboratoire.

Carottes sédimentaires

Une carotte de sédiment est une remontée dans le temps. La longueur de l’historique qu’elle permet d’obtenir dépend de sa longueur et de la vitesse de sédimentation. Dans le centre de l’étang de Berre, cette vitesse est estimée à environ de 5 mm par an. Cela signifie qu’une carotte d’une longueur de 50 cm permet de remonter sur l’historique du dernier siècle. Les carottes découpées en tranche de 1 cm permettent ainsi d’obtenir des informations sur des périodes de deux ans environ.

Les carottes prélevées et découpées lors de la journée collective (1 dans l’étang de Berre et 1 dans l’étang du Bolmon) a permis d’observer des alternances de couches sédimentaires de couleur différentes et avec des abondances variables de coquilles, traduisant l’histoire mouvementée de l’étang de Berre au cours des dernières décennies. L’analyse de chacune de ces tranches au laboratoire permettra de reconstituer l’historique des apports en plastiques dans l’étang de Berre et d’évaluer la capacité de piégeage des plastiques dans les sédiments. Il sera intéressant de mettre en relation ces résultats avec une enquête socio-historique sur l’utilisation des plastiques sur les bassins versants et l’émergence du rapport des populations vis-à-vis de cette pollution.

Traitement des échantillons de sédiment

Le sédiment est un mélange complexe composé des particules minérales et des composés organiques au milieu duquel peuvent se dissimuler des particules de plastiques. Plusieurs étapes sont nécessaires pour pouvoir les extraire afin de les observer. La première consiste déjà à tamiser le sédiment sur un tamis de 4 mm pour retirer la fraction la plus grossière, par exemple des coquilles, et de 63μm pour en retirer la fraction la plus fine, les limons et argiles. Ensuite, la fraction de sédiment obtenue est mise en suspension dans une solution de chlorure de zinc de densité 1.6 afin de séparer la fraction la moins dense contenant la matière organique et les plastiques, de la fraction la plus dense contenant l’essentiel des particules minérales. La fraction contenant les plastiques est ensuite mise dans une solution d’eau oxygénée et d’acide afin de dégrader la matière organique. Le matériel ainsi récupéré, contenant les plastiques, est déposé sur un filtre pour être analysé.

Analyse des plastiques

Les filtres sur lesquels les échantillons de plastique sont collectés sont observés à la loupe binoculaire avec des grossissements (x 10-30). Chaque particule de plastique observée est comptabilisée et le type (fibre, fragment, mousse, film), la couleur et la taille sont relevés. Lorsqu’il y a un doute sur la nature plastique d’une particule (cas des plastiques de couleur transparente ou sombre), le « test de l’aiguille » est réalisé.
Il consiste à approcher de la particule une aiguille chauffée à blanc. Si la particule fond ou se plie, il s’agit d’un plastique. Si la particule brûle, se carbonise ou ne réagit pas, la particule est d’une autre nature. Durant cette étape, tous les plastiques d’une taille supérieure à 1 mm sont récupérés pour l’identification de la nature du polymère par spectrométrie infrarouge à transformée de Fourier. Cet outil permet de mesurer la quantité d’un rayonnement infrarouge absorbé par l’échantillon, information qui varie selon la nature des polymères. Ce résultat est comparé avec ceux obtenus pour 380 plastiques de nature connue et la nature la plus probable du polymère en est déduite.

Concentration en plastiques des sédiments de surface

Les résultats des analyses des sédiments de surface ont permis de montrer que la totalité des chantillons prélevés contenaient des particules de plastiques avec une moyenne de 225 ± 123 parti- cules/kg de sédiment sec. Ces concentrations sont similaires à celles rencontrées dans d’autres environnements côtiers méditerranéens tels que la lagune de Venise, la rade de Marseille ou le plateau continental au large de Barcelone. Les contaminations les plus faibles (< 150 particules/kg de sédiment sec) ont été essentiellement observées à proximité des rivages et plus particulièrement le long de la rive nord du grand étang, entre la centrale hydroélectrique et l’anse des Merveilles et dans les zones sableuses le long de la rive est du grand étang et sur la plage du Jaï. Les sites les plus contaminés (> 300 particules/kg de sédiment sec) sont observés dans le canal du Rove, le centre de l’étang du Bolmon, l’ouest de l’étang de Vaïne et les zones entre 6 et 8 m de profondeur au nord du grand étang. Ces résultats indiquent que le principal facteur contrôlant les zones d’accumulation des plastiques dans
les sédiments de l’étang de Berre sont les conditions hydrodyna- miques, qui limitent le dépôt et l’accumulation dans les zones soumises aux forts courants et aux effets des vagues, tandis que dans les zones hydrodynamiquement calmes, le dépôt et accumula- tion des plastiques sont favorisés. L’utilisation d’un modèle reproduisant la circulation des masses d’eau et les vitesses de sédimentations des plastiques dans la colonne d’eau permettra d’affiner notre compréhension sur cette distribution.

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L’équipage du Laboratoire plastique

Les chercheur·ses


L’institut écocitoyen et son Observatoire Citoyen de l’Environnement

L’Institut écocitoyen pour la connaissance des pollutions a été créé en 2010 pour répondre aux inquiétudes des habitants du pourtour du golfe de Fos et de l’étang de Berre, exposés aux pollutions de toutes natures. Des attentes auxquelles ni les moyens de suivi de l’environnement, ni les connaissances scientifiques lacunaires n’arrivaient à répondre, car trop simplistes ou pas assez précis.

Il aura donc fallu l’indignation et la mobilisation citoyenne pour construire un organisme de recherche autonome, multi-acteurs, et spécialement dédié à la santé environnementale. C’est pourquoi le développement de l’Institut s’est toujours fondé sur la place des citoyens au cœur de son fonctionnement. Cette vocation s’est concrétisée en 2013 par la naissance de l’Observatoire citoyen de l’environnement Voce*, à l’issue de trois ans de travail avec un groupe d’habitants et d’usagers de l’environnement et avec le soutien du programme ministériel Repère.

Aujourd’hui, grâce à l’implication des volontaires, leur formation scientifique, leur présence continue sur le territoire, la connaissance de son histoire, l’Observatoire Voce produit des données pertinentes, et assure une interface entre les citoyens et les chercheurs, réunissant ainsi deux mondes généralement très éloignés. Grâce à l’expression de leurs inquiétudes, les volontaires permettent également à l’équipe de l’Institut écocitoyen d’identifier les grandes questions de santé environnementale, encore inexplorées.

Voce assure ainsi à l’expertise le lien nécessaire à la réalité d’un territoire, et permet d’élaborer des études en adéquation constante avec les enjeux locaux.

*Volontaires de l’Observatoire citoyen de l’environnement

Annabelle Austruy, Julien Dron, Audrey Souloumiac, Alexios Maragkoudakis Vasilakis


G-Eau de L’Inrae Montpellier

Christelle Gramaglia est sociologue à l’Inrae au sein de l’UMR G-Eau de Montpellier, un laboratoire qui travaille sur l’eau sous toutes ses formes : celle qui monte et déborde, celle qui fait défaut, celle qui arrose… et malheureusement celle qui est polluée !

C’est à ce titre qu’elle s’intéresse aux déchets plastiques qui dévalent les bassins versants et se retrouvent, par exemple, dans l’étang de Berre. Christelle a embarqué avec l’équipage Pamparigouste pour observer la manière dont les pratiques scientifiques se transforment quand elles tiennent compte des préoccupations citoyennes. Elle aura à cœur d’interviewer, avec ses acolytes, les participants aux collectes de plastiques participatives – mais aussi d’autres personnes qui, de près ou de loin, nous permettront de raconter autrement l’histoire des déchets plastiques de l’étang de Berre.

L’Unité mixte de recherche Gestion de l’eau, acteurs et usages (Inrae-IRD-Cirad-BRGM et AgroParisTech) regroupe 90 chercheurs et ingénieurs de plusieurs disciplines qui s’intéressent à la gestion intégrée des ressources en eau et aux risques environnementaux qui y sont associés (inondation, sécheresse, pollution) avec des approches appliquées et participatives. Rattachée à l’I-site Muse, G-Eau est membre d’Icireward, centre Unesco dédié à l’eau à Montpellier.

G-Eau contribue au projet Laboratoire plastique Pamparigouste en menant une enquête sociologique qualitative destinée à comprendre comment sont produits les savoirs sur les plastiques de l’étang de Berre en collaboration avec les riverains et usagers de la lagune.

Christelle Gramaglia, Zoé Michel, Stéphane Peyron, Nathalie Gontard


Le laboratoire Chrome

L’Unité propre de recherche Chrome (UPR7352) de l’Université de Nîmes est un laboratoire de recherche qui a pour but d’évaluer le niveau de risques associé à un environnement perturbé/contaminé pour les populations et écosystèmes. Pour cela, il examine les phénomènes liés à l’émergence et / ou la chronicité de ces risques, et déterminent la façon dont il faut aborder leur prise en charge. Un des axes thématiques de recherche de l’UPR concerne l’étude des risques associés aux « contaminants chroniques et émergents » et dans lequel s’intègre ce travail sur les plastiques en zones côtières. Sylvain Rigaud, membre de Chrome depuis 2014, était présent avec l’ensemble des membres du consortium lors de la venue du Tara en 2019.

Il est intégré au sein du volet physico-bio-géo-chimique du Laboratoire plastique de Pamparigouste, et s’est plus particulièrement impliqué sur l’étude des sédiments.

Sylvain Rigaud


Le Gipreb

Le Gipreb (Groupement d’intérêt public pour la réhabilitation de l’étang de Berre) a un statut de syndicat mixte depuis 2011 et regroupe les dix communes riveraines de l’étang de Berre !

Dès sa création, sa vocation a été de coordonner la reconquête de l’étang de Berre et de définir un programme global de réhabilitation. Ses deux missions essentielles sont les études et leur appropriation par les acteurs à travers une démarche de concertation pour améliorer la connaissance du milieu, d’accompagner le développement des usages et d’orienter les actions de réhabilitation.

Il accompagne les usages avec par exemple l’aide aux communes pour la gestion des plages ou des ulves échouées, l’aide à la mise en place de sentiers du littoral, la détermination des stocks de palourdes, etc. Il coordonne des projets de réhabilitation comme l’ouverture des bourdigues ou le renforcement des herbiers.

Il assure le suivi écologique de l’étang au sein de son observatoire, anime le conseil scientifique de l’étang de Berre.

Il mène des actions concertées auprès de différents acteurs, comme une démarche de participation citoyenne pour connaître la perception du territoire par les populations, la mise en place de scénarios de réduction d’apports en nutriments.

Il intervient dans les écoles et divers événements pour sensibiliser à l’étang.

Il porte enfin l’animation N2000 qui concerne quatre sites autour de l’étang de Berre : la petite Camargue, les salins de Berre, la poudrerie et le Bolmon. C’est un acteur important de la qualité des milieux lagunaires dans la feuille de route étang de Berre signée par le Préfet de région, le Président de la région Sud et
la présidente de la Métropole.

Hortense Delary


Le Bureau des guides du GR2013

En s’associant aux collectivités, aux opérateurs culturels, éducatifs et scientifiques ainsi qu’aux associations locales,
il propose des rendez-vous réguliers et des événements spécifiques in situ et à destination de toustes. Par le biais de marches, conférences, expositions, performances artistiques et culinaires, il invite à partager des histoires du territoire dans les paysages. Ces rassemblements deviennent ainsi des aventures collectives où l’expérience et le récit nourrissent une culture commune.

Marielle Agboton, Noémie Behr, Antoine Devillet, Julie de Muer, Mathilde Rouziès, Floriane Verrier, Antoine Yonnet


Les artistes


Maxime Paulet

Designer associé au Laboratoire Plastique (résidence transversale 2023-2025), Maxime Paulet travaille à la croisée du monde scientifique et artistique. Il a développé des outils d’observation de la pollution aux déchets plastiques, dans une démarche collaborative avec les usagers de l’étang, notamment le public des bases nautiques.


Collectif SAFI

En 2019 le collectif d’artistes SAFI s’embarque avec le Bureau des guides dans l’expédition Pamparigouste. Il imagine alors une plateforme, comme une île, pour habiter l’étang mais aussi comme un récif, un espace pour accueillir la faune et la flore sous-marine et les observer.

En 2020, les périodes de confinement signent un revirement, l’île devient embarcation et trois voyages successifs permettent de faire le tour de l’étang. Ces navigations ouvrent alors la voie à de multiples formes d’enquêtes, des marches collectives, des performances culinaires et des expositions.

Après trois années d’immersion, les artistes-cueilleurs devenu·es navigateurs et navigatrices envisagent leur embarcation comme une manière de marcher sur l’eau.
Le Ressentiscaphe s’est transformé en jardin sous-marin et SAFI augmente nos relations en développant des outils
de communication inter-espèces et un cahier de jeux pour mieux percevoir la vie de l’étang.


Violaine Barrois

En liant la visibilisation du plastique à une espèce exotique : la Rapana venosa, plutôt qu’à une espèce patrimoniale (tortue, phoque), cette approche propose de résoudre la tension entre une nature sacralisée, souvent détachée de la réalité tangible du monde, et la dynamique biophysique dans laquelle nous évoluons. Elle réinscrit l’humain dans un processus de renouvellement et d’invention face aux contraintes toujours changeantes de l’environnement, en redonnant à la nature sa place active dans notre devenir partagé.

En découvrant et réapprenant comment extraire la pourpre de l’espèce exotique qu’est la Rapana venosa, l’expérimentation devient une rencontre entre tradition et innovation. L’enjeu n’est donc pas simplement d’éradiquer ces présences, mais de chercher à tisser de nouveaux liens entre humains et non-humains, qui intègrent la dimension évolutive du vivant et l’irréversibilité de notre impact anthropique.


Camille Goujon

Comment utiliser les données scientifiques et les transformer en art plastiques ? Quelle forme donner à ces informations pour communiquer avec le public ? Comment lire le paysage contemporain à travers le prisme du plastique ?

Camille Goujon invente de nouvelles formes narratives qui au lieu de culpabiliser voire d’angoisser, ouvrent à la curiosité et à l’intérêt grâce à l’humour et au décalage. Elle a ainsi développé des drôles d’objets tels que : des boules à neige de raffineries flottant dans l’eau de l’étang, où les paillettes sont remplacées par des microplastiques scintillants ; des lunettes stéréoscopiques dystopiques, fabriquées à partir de bouteilles, offrant une vision altérée de paysages envahis par le plastique, un jeu collectif “de bataille énergétique”, détournant le principe du “touché-coulé” pour aborder les infrastructures industrielles, ou encore un fil d’animation en stop-motion basé sur sa collection de cartes postales de paysages industriels, avec Pascal Messaoudi.


Pascal Messaoudi

Documentariste et créateur sonore, Pascal Messaoudi a corréalisé le film d’animation avec Camille Goujon. Il fut un temps où les usines de l’étang s’affichaient fièrement sur les cartes postales… On les envoyait à ses proches, on y racontait son quotidien. En animant ces images et en donnant voix aux mots inscrits au dos, le film livre des témoignages personnels de la vie industrielle, familiale et touristique. Un récit sensible agrémenté d’un bon brin de folie.


Bulat Shapirov et Chloé Mazzani

Bulat Sharipov a choisi de traiter les questions environnementales complexes par une approche esthétique et cinématographique, visuellement frappante. En partant des prélèvements biochimiques de l’eau par les laboratoires dont il transmet les images au microspcope, il fait des microplastiques invisibles un sujet d’exploration.

À cette esthétique du microscopique, Chloé associe la créature d’un macro-plastique, dans une installation inspirée du théâtre d’ombres javanais.


Adrien Zammit

Graphiste de l’aventure Pamparigouste depuis ses débuts, Adrien Zammit lui a donné son identité visuelle. Ses petits personnages jaunes, et ses détails de paysages sèment de nombreuses indications sociologiques, comportementales, sur la faune, les industries, et la complexité des lieux.

Il a par ailleurs organisé l’atelier pour réaliser la fresque de la base nautique de Vitrolles ainsi que la grande carte de restitution pour la fin du projet.


Fanny Taillandier

Résidence d’une semaine en janvier 2025
Fanny Taillandier est autrice. Elle a notamment écrit le livre DELTA, qui plonge dans l’histoire du delta du Rhône, entre Camargue et zone industrialo-portuaire. Venue s’imprégner des récits de l’étang lors d’une résidence au Tétrodon, elle a livré un texte où se tissent les aventures écologiques et humaines de ce territoire…


Camille Fallet et Sylvain Maestraggi

Résidence en 2023
Les photographes Sylvain Maestraggi et Camille Fallet ont entamé lors d’un temps de résidence itinérante un travail photographique, en utilisant la technique de la chambre. L’enquête photographique se propose d’explorer l’épaisseur du territoire de l’étang de
Berre, d’identifier les limites de ce territoire, mais surtout d’en donner une image globale, inclusive et plurielle.
« L’étang que nous voulons montrer n’est ni l’étang de l’emprise industrielle, ni celui du beau paysage régional, mais l’étang réel, complexe, qui tient à la fois des deux, et se présente comme un paysage dialectique, c’est-à-dire un paysage en devenir né de la transformation du milieu naturel par l’homme. »


Les associations et habitant·e·s


Les bases nautiques de l’étang

Base nautique municipale de Vitrolles
Club Nautique Marignanais 
Le nautic Club Médéen de Châteauneuf-Les-Martigues
Le Cercle nautique de Rognac
La base nautique de Saint-Chamas
Le Nautic Club Miramas


Les communes

Berre l’étang
Saint-Chamas
Istres
Saint-Mitre-les-remparts
Miramas

La médiathèque d’Istres


8 vies pour la planète

8 vies pour la planète est une association née de la passion d’habitants-riverains pour l’étang de Berre et du goût de certains d’entre eux pour expérimenter des formes d’innovation à même de nous mettre en relation active avec notre environnement.

Les actions se déroulent tout autour de l’étang avec comme points d’ancrages un fablab situé à Saint-Chamas pour accueillir les bricoleurs et un Batolab pour embarquer les navigateurs.

L’inventivité y est toujours de la partie au travers la création
de jeux pour se saisir des questions de pollutions (jeu de plateau, escape game…), le réemploi et le recyclage pour détourner les objets en nous invitant à réfléchir à nos modes de consommation, le ramassage de déchets combiné à des ateliers ludiques pour collectivement se motiver à comprendre et prendre soin des milieux.

Mais au-delà de ces manières fantaisistes de se sensibiliser à l’environnement, 8 vies porte aussi une démarche expérimentale articulant gestion, sciences et implication citoyenne avec par exemple le projet ZoRRO, qui invite les habitants à contribuer à la réimplantation des herbiers marins de zostères, ou encore le développement de sondes et de capteurs pour mesurer la qualité de l’air ou de l’eau de l’étang, apprendre à observer et comprendre des indicateurs comme la turbidité, l’oxygène ou la salinité.

C’est sur ces expérimentations autour de la perception de la vie sous-marine, des récifs et des manières de mesurer que les conver- sations se sont tissées avec les artistes de l’expédition Pamparigouste puis les scientifiques du Laboratoire plastique.


Wings of the ocean

Cette association française fondée en 2018 a pour objectif
de dépolluer des littoraux et lutter contre les déchets sauvages
sur l’ensemble des plages de l’étang de Berre (et sur l’ensemble
du territoire). Leur protocole consiste à ramasser l’ensemble
des déchets rencontrés sur le littoral. Une fois les déchets recueillis, ils sont étalés sur une bâche et triés (phase de caractérisation) selon plusieurs critères. Cette caractérisation permet d’obtenir de précieuses informations (quantitatives et qualitatives) sur cette pollution. Elle permet également d’identifier les origines économiques et géographiques ainsi que les flux de ces déchets.

Sur le long terme cette caractérisation pourrait permettre la mise en place de mesures ciblées pour réduire ces pollutions que ce soit au niveau local, national ou international.

«Les actions de Wings of the ocean dans la région de l’étang de Berre ont débuté en 2020, lorsque nous sommes arrivés par hasard à La Méde. Notre premier chantier a pris place sur l’île des
Trois Frères, située à Châteauneuf-les-Martigues. Cette île était et est encore malheureusement envahie par des déchets de toutes sortes, venant de toutes directions. C’est à ce moment que nous avons pris la décision de lancer une mission sur l’étang.

Notre équipe, composée en moyenne de douze bénévoles, s’engage sur une mission de six mois. Nous apprenons à collaborer, à réfléchir sur notre mode de consommation et à adopter le temps de la mission un mode de vie responsable. »


L’association Nosta Mar et son écomusée de la petite mer à Rognac

Le marais de la tête noire, un petit bout de zone humide calée entre LyondellBasell (ancienne
Shell Berre), la départementale et, un peu plus loin, la zone aéroportuaire s’est vu déblayé, nettoyé, bichonné par un collectif d’habitant·es particulière- ment déterminé·es : l’association Nosta Mar.

Nosta Mar a décidé de prendre soin de ce petit bout de bordure d’étang : recréer des observatoires ornithologiques, des cheminements, raconter l’histoire d’un port antique oublié, tresser les caniers, organiser des ramassages de déchets. En un mot : retrouver des gestes qui nous font entrer en relation intime avec l’étang. Un petit écomusée de plein air s’invente au bord de ce bout d’étang qu’on appelle parfois étang de Vaine. L’association en nous faisant sentir ce que l’étang a été, elle nous laisse rêver d’autres trajectoires que l’étang aurait pu prendre. Elle nous aide à sentir ce qu’il pourrait devenir et
y participe activement.


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