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Miam miam – Glou glou

Deux balades simultanées pour comprendre comment Marseille s’alimente en nourriture et en eau

D’où viennent les aliments qui sont dans nos assiettes à la cantine ou à la maison ? Comment l’eau arrive dans notre robinet et comment se fait-il qu’elle soit potable ? En marchant dans le quartier de Sainte-Marthe (Marseille 14e), il est possible de comprendre tous ces acheminements en allant rencontrer les agriculteurs, en allant voir le MIN d’où arrive la nourriture du monde entier, et en découvrant le canal de Marseille et l’usine de potabilisation d’eau.

Sur une journée, on propose de diviser le groupe en deux :

Une équipe part pour la Balade Miam Miam avec la guide Alice Durot, pour découvrir l’alimentation locale, les cycles des saisons et différents lieux de production : maraîchage, jardins partagés, lieux solidaires…
Une équipe part pour la Balade Glouglou avec Chloé Mazzani, pour une exploration théâtrale du canal de Marseille, avec une explication des cycles de l’eau et ses infrastructures : château d’eau, usine de traitement, canal.

À la fin de journée, les deux groupes se retrouvent autour d’un goûter à la Maison Lull pour partager ce qu’ils ont observé et appris.

Objectifs pédagogiques :
– Comprendre le lien entre alimentation, territoire et engagement citoyen
– Déconstruire l’idée reçue que l’eau potable de Marseille provient de la désalinisation !

Dates et public :
– À partir d’avril 2026
– Écoles de Marseille : CE2, CM1, CM2

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Rando-Archives d’architecte

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Un terrain témoin : la Maison Lull

Son terrain rassemble sur une seule parcelle plusieurs milieux types, tous incendiés et dont nous suivons en temps réel l’évolution : une prairie ouverte, des restanques, un talus avec risque élevé d’érosion, une pinède, un espace de jardin aménagé avec bassin, une haie, une garrigue basse. Ce terrain situé en lisière de la ville jouxte des agriculteurs urbains récemment installés et est en proximité des quartiers du Merlan, la Busserine ou les Flamands.

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La communauté de l’école

Le groupe habitant·es

Le groupe habitant·es de l’École du feu s’est constitué à la suite de la première rencontre à Miramar le 23 juillet 2025 et d’une décision prise en assemblée générale du collectif de l’incendie du 8 juillet. Il rassemble vingt personnes habitant l’Estaque ou un de ses quartiers limitrophes et qui sont directement concernées par le risque incendie en zone de lisière urbaine. Ces habitant·es prévoient de se retrouver régulièrement sous la forme à la fois de réunions et d’explorations des zones de l’incendie, pour commencer à affiner les thématiques à travailler.

Le groupe sera mobilisé durant toute la durée du projet de l’École du feu pour co-construire les actions en direction des publics habitants (balades, ateliers, écriture), concevoir les premières formes d’actions collectives à expérimenter sur le territoire, et se faire le relai du collectif de l’incendie du 8 juillet auprès de l’Ecole du feu (et inversement).

Élise Boutié, anthropologue

Chercheuse à l’EHESS et enseignante à Aix-Marseille Université, Élise Bouthié travaille sur les récits, perceptions et manières d’habiter les territoires marqués par le feu. Après une thèse consacrée à l’incendie le plus destructeur de l’histoire de Californie en 2018, l’École du Feu lui offre une opportunité d’analyses comparées entre les contexte californien et marseillais.
Son travail s’articule autour de trois axes : comprendre l’histoire et le fonctionnement des institutions liées à la gestion des incendies ; cartographier la mémoire des feux dans la région marseillaise à travers les voix de ses habitant·es ; et repenser le feu comme un phénomène multiple, au-delà du seul prisme du risque, pour imaginer de nouvelles façons de cohabiter avec lui.

Garance Maurer, artiste

Le travail de Garance Maurer à l’École du feu prolonge une recherche entamée en 2022 en Corse sur les fibres végétales et les ressources locales, poursuivie en Californie lors d’une résidence à la Villa Albertine San Francisco, et développée depuis autour du pourtour méditerranéen. Ce travail de recherche-action hybride sciences, art, design et folklore populaire, et s’inscrit dans une réflexion plus large sur la transformation des paysages et des pratiques humaines face au dérèglement climatique.

Elle souhaite développer un volet sur les savoirs et légendes méridionales, en croisant enquêtes de terrain, correspondances et pratiques plastiques pour raconter comment les feux intentionnels et les savoirs vernaculaires peuvent nourrir des stratégies collectives de résilience et une nouvelle habitabilité de nos territoires.

Jordan Szcrupak, paysagiste

Diplômé de l’École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles-Marseille, Jordan Szcrupak mène des projets de développement paysager au sein de l’agence APJS et enseigne à l’Ensa·m. Sa recherche porte particulièrement sur la vulnérabilité des zones d’interface habitat-forêt, notamment au sein de l’Association Forêt Méditerranéenne.

À l’École du feu, il met ses recherches en discussion avec les habitant·es et acteurs du territoire, autour de trois axes : intégrer le risque incendie dans l’urbanisme et les projets de territoire ; restaurer des mosaïques paysagères et maintenir des discontinuités de combustibles ; reconnaître et valoriser la forêt périurbaine comme un bien collectif nécessitant une gouvernance partagée.

La coopérative Hôtel du Nord

La coopérative a été créée en 2011 pour valoriser le patrimoine de métropole marseillaise, afin de le conserver « en vie » et d’améliorer la vie de ceux qui y vivent et travaillent. Ses coopérateurs habitants créent des balades patrimoniales, et mettent ainsi en en oeuvre la convention de Faro à l’échelle des quartiers Nord ! La coopérative est aussi une force de mobilisation sur des enjeux de préservation patrimoniale ou écologique, comme c’est le cas depuis 2023 dans la lutte pour sauver le parc de Miramar. Alors que plusieurs de ses coopérateur·ices ont été directement touchés par l’incendie du 8 juillet 2025, elle apporte une force de mobilisation, des compétences pour mener des enquêtes citoyennes, et une source de connaissances accumulées sur les quartiers concernés par l’incendie.

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Rendez-vous et balades apprenantes entre habitant·es

Comme une préfiguration à l’école du feu, nous souhaitons marcher entre habitant·es dans les zones incendiées de l’Estaque. En marchant ensemble et en échangeant nos vécus, nous voulons nous mettre en capacité de faire des choix réfléchis au milieu de la complexité.


La première rencontre

28 juillet 2025 au Parc de Miramar
Vingt jours après l’incendie, une première rencontre s’organise avec les habitant·es de l’Estaque, en contribution au Collectif de l’incendie du 8 juillet : notions-clés primordiales, organisation des solidarités, témoignages d’un pompier, d’une élue, et d’une ancienne sinistrée du feu.
Le compte-rendu de cette rencontre est disponible sur Hotel du Nord


Palade Pyros #1 du 27 octobre 2025, de la Montée Pichou aux abandonnés

Avec : Jordan Szcrupak (paysagiste), Patrick Jeannot (technicien feu), Sophie Bertran de Balanda (urbaniste), Basile Viguérie (technicien de la Ville de Marseille en charge des Obligations Légales de Débroussailler)

#Modes de propagation du feu #PRIF #PLU #Réglementation #Défendabilité #Pin d’Alep #Arbres Pyrophytes #Obligation légale de débroussailler #Gestion collective #Fascines


Balade Pyros #2 du 12 novembre 2025, Montée du Pin à Chateau Bovis

Avec : Véronique Mure (botaniste méditerranéenne), Garance Maurer (artiste), Élise Boutié (anthropologue), Alexis Feix (paysagiste), Willy et Julien (habitants)

#Jardiner la lisière #Pin d’Alep #Lignotubers #Régénération naturelle #Chateau Bovis #Luttes sociales #Figuier #Pistachier lentisque


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L’École du feu

Apprendre à vivre dans les territoires du feu

De l’incendie à la mobilisation citoyenne

Le 8 juillet 2025, un incendie dévastateur frappe la commune des Pennes-Mirabeau avant d’atteindre Marseille par le quartier de l’Estaque. En quelques heures, 750 hectares de garrigue et de forêts méditerranéennes sont réduits en cendres. 90 habitations sont détruites, et de vastes zones de végétation brulées. L’incendie laisse les habitant·es de l’Estaque dans un état de sidération et d’incompréhension… Le trauma touche tous ceux et celles qui ont lutté, pour sauver leurs maisons, leurs jardins, leurs espaces verts de voisinage, ainsi que l’ensemble des Marseillais·es qui ont ressenti la frayeur du feu qui rentre dans la ville.

Le 8 juillet 2025 également, un autre feu se déclare à quelques kilomètres, à Sainthe-Marthe. Beaucoup plus modeste et rapidement circonscrit, ce feu a quand même le temps de parcourir notre terrain bien aimé de la Maison Lull ! Le projet d’en faire un espace pédagogique de plein-air est alors compromis… À moins que ?

Dès la mi-juillet, les habitant·es sinistré·es se constituent en “collectif de l’incendie du 8 juillet”. Le 23 juillet 2025, nous organisons un temps de rencontre au Parc de Miramar. Les habitant·e·s expriment le besoin de penser collectivement le sujet du feu.

À gauche : Photo prise à l’Estaque (en septembre 2025) / Au milieu : photo du terrain de la Maison Lull (juillet 2025) / À droite : rencontre entre habitant·es à Miramar (juillet 2025)

Vers une école du feu

Que savons-nous vraiment du feu ? Comment l’expliquer, le comprendre, l’anticiper ? Et quels gestes collectifs peuvent réduire notre vulnérabilité ? Alors que le feu est inhérent au biome méditerrannéen, que toutes les prévisions s’accordent autour d’une aggravation du risque dans les années à venir – certains chercheur·ses ayant déjà théorisé notre entrée dans le « pyrocène » – nous nous rendons compte que nous connaissons finalement assez mal ce phénomène.

Aux côtés des groupes d’habitant·es, nous rassemblons alors les chercheur·ses Elise Boutié (anthropologue), Jordan Szcrupak (paysagiste-concepteur), Garance Maurer (artiste), ainsi que des spécialistes de terrain comme Patrick Jeannot (coordinateur de la Défense des forêts contre les incendies) auxquels d’autres personnes viendront se joindre… L’idée d’une école du feu émerge… Forcément, elle sera un peu buissonnière !

Une École du feu, pour :
– Apprendre ensemble. Enrichir nos savoirs scientifiques, botaniques, techniques, réglementaires et institutionnels, et transformer ces connaissances en un véritable bien commun, grâce à des méthodes d’apprentissage collectif ouvertes et inclusives.
– Faire ensemble. Cultiver la convivialité à travers des temps de partage, et renforcer notre pouvoir d’agir collectif par des gestes de prévention et de restauration des milieux.
Se mêler du feu. Se mettre en capacité d’interpeller les pouvoirs publics sur ces sujets et de produire des recommandations.

Nous marcherons sur les territoires incendiés de l’Estaque pour échanger nos connaissances et observations entre habitant·es. Le terrain de la Maison Lull quant à lui, deviendra un terrain d’observation et un lieu pour les rencontres de l’École du feu.


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Petit catalogue art et design de Pamparigouste

Ressentir l’Étang

Un carnet de bord pour explorer l’étang autrement

À partir de l’hypothèse d’inviter les moules à « s’accrocher » à la vie dans l’étang de Berre, le collectif SAFI imagine le Ressentiscaphe, une drôle d’embarcation pour découvrir la vie de l’étang, retrouver la capacité de la ressentir et de l’écouter, avec nos corps comme instruments de mesure et de perception. Après plusieurs navigations, l’équipage ramène des récits et des jeux qu’il partage avec vous dans ce cahier, pour que, à votre tour, vous plongiez dans l’étang et découvriez celles et ceux qui l’habitent.

Conception : Collectif SAFI
Lien : Lire le cahier


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Démarches et recherches du Laboratoire plastique

Biographie d’un protocole citoyen

Tout part d’une observation : de plus en plus de plastiques sont retrouvés chaque année sur les plages et les littoraux du monde. En 2014, on estimait à 250 000 tonnes la masse de plastiques flottant sur les océans et le pourtour de l’étang de Berre n’est pas en reste. Les déchets plastiques se dégradent en microplastiques de faible taille, comparable à celle des sédiments ou du plancton. Ils sont alors susceptibles d’être ingérés par les organismes et ainsi intégrés dans la chaîne alimentaire. Leur composition chimique constitue une source secondaire de polluants.

De cette observation naît une question : quelle quantité de plastiques se retrouve sur nos littoraux et sous quelle forme ?

Pour y répondre de façon rigoureuse, il faut réfléchir à une méthode de mesure efficace qui implique des prélèvements d’échantillons et des analyses en laboratoire. L’étang de Berre est très vaste (155 km2). Pour faire des prélèvements sur tout le pourtour de la lagune, l’Institut écocitoyen pour la connaissance des pollutions (IECP) fait appel aux Volontaires de l’Observatoire citoyen de l’environnement (Voce).

Collecte citoyenne de plastiques

Les sciences participatives sont l’occasion pour les citoyens, spécialistes ou amateurs de participer à des programmes scientifiques en collectant des observations sur la base du volontariat. Toute démarche scientifique nécessite l’élaboration d’un protocole, un document listant le matériel nécessaire et les étapes à suivre. Cette “standardisation” de la méthode fait répéter les mêmes étapes et permet ainsi de limiter les biais liés à l’expérimentateur. Les résultats des expériences et des prélèvements issus du même protocole peuvent être comparés.

Les protocoles citoyens sont simplifiés (moins longs ou moins exigeants) pour être accessibles à tous. C’est dans ce but que l’Observatoire citoyen de l’environnement propose ce protocole citoyen pour la collecte de macro- (taille > 2,5 cm), méso- (taille comprise entre 2,5 cm et 4 mm) déchets et microplastiques (tailles < 4 mm) sur le littoral, dans le but d’estimer les niveaux de contamination aux plastiques des plages de l’étang de Berre.

Ce protocole consiste à délimiter 1 (pour une petite plage <50m), 2 (plage entre 50 et 250m) ou 3 (>250m) zones de 20m de long sur 2 m de large, réparties de façon régulière.

Les déchets visibles à l’œil nu sont ramassés, pesés, triés par couleurs et par types (verre, plastique, métal, etc.). Le protocole est répété sur 2 ou 3 hauteurs de la plage en fonction de sa largeur. Au centre des bandes de 20 x 2 m une zone de 25 cm2 est ensuite définie à l’aide d’un quadrat. Le sable contenu sur les 5 premiers centimètres de profondeur dans le quadrat est tamisé (tamis de 4mm). La fraction tamisée est placée dans des bocaux en verre et sera analysée en laboratoire pour l’étude des microplastiques et la fraction retenue par le tamis est placée dans un bocal en verre puis sera analysée pour l’étude des mésoplastiques.

Les sédiments de surface : un livre ouvert sur l’étang

Afin de déterminer l’étendue de la contamination actuelle des plastiques dans les sédiments et des sources potentielles, quarante sites d’échantillonnage ont été sélectionnés et répartis sur la totalité de l’étang de Berre, de Vaïne, du Bolmon et du canal du Rove. Sur chaque site, le sédiment de surface est récupéré depuis un bateau avec une benne Van Veen en inox. Cet outil permet de collecter du sédiment sur une surface standardisée de 260cm2. Le sédiment est ensuite remonté à bord, déposé dans un bac et la partie superficielle (0-2 cm) récoltée avec une spatule métallique. Trois prélèvements sont effectués et les prélèvements regroupés dans un bocal afin d’intégrer l’hétérogénéité spatiale de chaque site. Durant ce travail, une attention particulière est portée pour éviter de contaminer les échantillons avec des particules plastiques qui pourraient venir de nos vêtements et équipements de prélèvement. L’échantillon obtenu est ainsi prêt à être analysé au laboratoire.

Carottes sédimentaires

Une carotte de sédiment est une remontée dans le temps. La longueur de l’historique qu’elle permet d’obtenir dépend de sa longueur et de la vitesse de sédimentation. Dans le centre de l’étang de Berre, cette vitesse est estimée à environ de 5 mm par an. Cela signifie qu’une carotte d’une longueur de 50 cm permet de remonter sur l’historique du dernier siècle. Les carottes découpées en tranche de 1 cm permettent ainsi d’obtenir des informations sur des périodes de deux ans environ.

Les carottes prélevées et découpées lors de la journée collective (1 dans l’étang de Berre et 1 dans l’étang du Bolmon) a permis d’observer des alternances de couches sédimentaires de couleur différentes et avec des abondances variables de coquilles, traduisant l’histoire mouvementée de l’étang de Berre au cours des dernières décennies. L’analyse de chacune de ces tranches au laboratoire permettra de reconstituer l’historique des apports en plastiques dans l’étang de Berre et d’évaluer la capacité de piégeage des plastiques dans les sédiments. Il sera intéressant de mettre en relation ces résultats avec une enquête socio-historique sur l’utilisation des plastiques sur les bassins versants et l’émergence du rapport des populations vis-à-vis de cette pollution.

Traitement des échantillons de sédiment

Le sédiment est un mélange complexe composé des particules minérales et des composés organiques au milieu duquel peuvent se dissimuler des particules de plastiques. Plusieurs étapes sont nécessaires pour pouvoir les extraire afin de les observer. La première consiste déjà à tamiser le sédiment sur un tamis de 4 mm pour retirer la fraction la plus grossière, par exemple des coquilles, et de 63μm pour en retirer la fraction la plus fine, les limons et argiles. Ensuite, la fraction de sédiment obtenue est mise en suspension dans une solution de chlorure de zinc de densité 1.6 afin de séparer la fraction la moins dense contenant la matière organique et les plastiques, de la fraction la plus dense contenant l’essentiel des particules minérales. La fraction contenant les plastiques est ensuite mise dans une solution d’eau oxygénée et d’acide afin de dégrader la matière organique. Le matériel ainsi récupéré, contenant les plastiques, est déposé sur un filtre pour être analysé.

Analyse des plastiques

Les filtres sur lesquels les échantillons de plastique sont collectés sont observés à la loupe binoculaire avec des grossissements (x 10-30). Chaque particule de plastique observée est comptabilisée et le type (fibre, fragment, mousse, film), la couleur et la taille sont relevés. Lorsqu’il y a un doute sur la nature plastique d’une particule (cas des plastiques de couleur transparente ou sombre), le « test de l’aiguille » est réalisé.
Il consiste à approcher de la particule une aiguille chauffée à blanc. Si la particule fond ou se plie, il s’agit d’un plastique. Si la particule brûle, se carbonise ou ne réagit pas, la particule est d’une autre nature. Durant cette étape, tous les plastiques d’une taille supérieure à 1 mm sont récupérés pour l’identification de la nature du polymère par spectrométrie infrarouge à transformée de Fourier. Cet outil permet de mesurer la quantité d’un rayonnement infrarouge absorbé par l’échantillon, information qui varie selon la nature des polymères. Ce résultat est comparé avec ceux obtenus pour 380 plastiques de nature connue et la nature la plus probable du polymère en est déduite.

Concentration en plastiques des sédiments de surface

Les résultats des analyses des sédiments de surface ont permis de montrer que la totalité des chantillons prélevés contenaient des particules de plastiques avec une moyenne de 225 ± 123 parti- cules/kg de sédiment sec. Ces concentrations sont similaires à celles rencontrées dans d’autres environnements côtiers méditerranéens tels que la lagune de Venise, la rade de Marseille ou le plateau continental au large de Barcelone. Les contaminations les plus faibles (< 150 particules/kg de sédiment sec) ont été essentiellement observées à proximité des rivages et plus particulièrement le long de la rive nord du grand étang, entre la centrale hydroélectrique et l’anse des Merveilles et dans les zones sableuses le long de la rive est du grand étang et sur la plage du Jaï. Les sites les plus contaminés (> 300 particules/kg de sédiment sec) sont observés dans le canal du Rove, le centre de l’étang du Bolmon, l’ouest de l’étang de Vaïne et les zones entre 6 et 8 m de profondeur au nord du grand étang. Ces résultats indiquent que le principal facteur contrôlant les zones d’accumulation des plastiques dans
les sédiments de l’étang de Berre sont les conditions hydrodyna- miques, qui limitent le dépôt et l’accumulation dans les zones soumises aux forts courants et aux effets des vagues, tandis que dans les zones hydrodynamiquement calmes, le dépôt et accumula- tion des plastiques sont favorisés. L’utilisation d’un modèle reproduisant la circulation des masses d’eau et les vitesses de sédimentations des plastiques dans la colonne d’eau permettra d’affiner notre compréhension sur cette distribution.

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