Rembobiner le paysage

2/06/2023 : Rembobiner l’autoroute nord

attention, grosse journée avec 16 km.
on longera comme on peut l’autoroute Nord de Marseille,
à la recherche de traces figées de l’ancien terroir,
jusqu’à Saint-Antoine, où l’on prendra le bus 97 
qui nous ramènera Porte d’Aix.
dans le bus, on se demandera si cette expérience de terrain aura enrichi notre relation à l’autoroute Nord et à son paysage.

09/11/2023 : Rembobiner le littoral nord

Il s’agit d’une tentative de série de rembobinages de paysages : à l’aller à pied, au retour en transports en commun.

Suite de Rembobiner l’Autoroute Nord.

Précède Rembobiner l’Autoroute d’Aubagne.

Aussi le constat de l’impossibilité de rentrer dans l’emprise du Port, et là l’envie de faire un audioguide de ce paysage vu depuis le bus 35. 

Aussi bien sûr de participer aux débats en cours sur les petites possibles ouvertures à venir du Port au grand public.

13/01/2024 : Rembobiner l’autoroute Est // Annulée

Il s’agit d’une tentative de série de rembobinages de paysages : à l’aller à pied, au retour en transports en commun.

Rendez-vous près d’un arbre qui a l’air de sortir d’une imprimante 3D.

Sur le plan auditif : casques anti-bruit fournis, prévoyez des bouchons d’oreilles si vous pensez que c’est plus confortable.

Sur le plan visuel : on regardera les surprises de bords d’autoroute.

Du parc du 26e centenaire à la Valentine.

Ces balades font partie d’un cycle de balades « Rembobiner » qui par l’usage combiné des transports et de nos pieds se proposent d’augmenter nos relations aux grandes infrastructures qui composent nos usages et nos paysages.

Le GR2013 de la métropole d’Aix-Marseille, un sentier pour contribuer à faire société

Tribune publiée dans le journal Libération le 30 juillet 2023

Le sentier de randonnée métropolitain qui relie trente-huit communes autour de Marseille fête cette année son dixième anniversaire. Plus qu’une simple marche, ce chemin vise à révéler les interdépendances et les fractures du territoire.

Le GR2013, un sentier de randonnée dit «métropolitain», célèbre cette année ses 10 ans. Ce qui le différencie des GR plus classiques, c’est qu’il est urbain et périurbain certes, mais surtout qu’il prend explicitement acte du fait que tout sentier de randonnée constitue un récit de territoire. En donnant à voir certaines choses et en omettant d’autres, un sentier peut donner aux paysages qu’il traverse la capacité de nous faire penser. Le tracé du sentier dessine deux boucles autour de l’étang de Berre et du massif de l’Etoile, reliant trente-huit communes de ce qui allait devenir la métropole d’Aix-Marseille. Elles se rejoignent en un signe de l’infini à la gare d’Aix-en-Provence TGV, posée sur le plateau de l’Arbois. C’est une infrastructure physique légère : un tracé sur les cartes IGN, l’assurance d’une continuité pédestre, des balises rouge et or, un topoguide.

Cette infrastructure révèle une vérité trop souvent oubliée : quelles que soient les assignations et ségrégations spatiales, nous sommes toujours sur le même sol. C’est sur un même sol que se dressent les résidences fermées du sud de Marseille, les cités précarisées des quartiers Nord, les zones commerciales de Vitrolles, de Plan-de-Campagne, d’Aix-la-Pioline ou encore les zones industrielles du pourtour de l’étang de Berre. C’est encore sur ce même sol que se dressent les massifs du Garlaban, de l’Etoile, de la Nerthe et de la Fare, que coulent la Cadière, la Touloubre, l’Arc, l’Huveaune et les petits fleuves côtiers comme le ruisseau des Aygalades.

Monde social très fragmenté

Le GR est l’ébauche d’une enquête, toujours à reprendre, consistant à pister les interdépendances entre toutes ces réalités qui paraissent lointaines, fragmentaires et parfois même incompatibles. Comment sort-on aujourd’hui à pied d’une ville comme Marseille ? Quelles réalités foncières traversent les infrastructures d’adduction de l’eau potable ? Comment franchir une autoroute ? Est-ce possible de se faufiler entre les golfs et les résidences privés jusqu’aux terres agricoles qui restent ? Qu’est-ce qui concentre aux mêmes endroits stands de tirs, aires d’accueil de gens de voyages, transformateurs électriques, lieux de cruising gay ou encore décharges officielles et sauvages alors qu’ailleurs se concentre la richesse ? Comment passe-t-on d’un monde à l’autre ?

Il ne s’agit pas de nier les frontières invisibles que produisent un monde social très fragmenté ou les logiques de zonages urbanistiques et économiques qui composent l’espace métropolitain. Il s’agit plutôt de comprendre par l’expérience physique et sensible comment ces fragmentations se matérialisent, par quelles opérations elles prennent corps, mais aussi de se rappeler que toujours les vies débordent ces zonages. Au milieu de la zone commerciale de la Valentine, le vieux village se cache ; dans l’enceinte de l’aéroport, les oiseaux habitent les anciens salins du Lion ; dans les forêts domaniales de Septèmes, une carrière Lafarge capte les sources d’un cours d’eau… Sous les zonages, les terres communes – pour le meilleur et pour le pire. Depuis la création du GR dans le contexte de la Capitale européenne de la culture, ce sentier hybride est un espace depuis lequel on peut contribuer à faire société. De même que le GR2013 participe à déjouer l’impuissance face aux assignations spatiales, explorer et expérimenter l’activation d’un tel sentier demande de refuser les assignations disciplinaires.

Tantôt équipement culturel, tantôt école buissonnière, parfois zone à ménager (ZAM), support de constructions d’«hospitalité» ou même «tiers-lieu de plein air», il a fallu multiplier les manières de nommer le sentier pour en comprendre les potentialités. Ces randonnées se rapprochent parfois de pratiques d’éducation populaire, parfois des arts de la rue ou du paysage, parfois du séminaire d’écologie politique. Elles flirtent avec les sciences participatives comme espace de veille territoriale. Elles se font aussi carnaval, ferment de micro-communautés émergentes.

Une manière de se relier

Dans tous les cas, ces marches sont une Tribune publiée dans le journal Libération le 30 juillet 2023invitation à aller dehors, collectivement, à enquêter sur les lieux qu’on habite, à pister les interdépendances territoriales, à se raconter les myriades d’histoires qui fabriquent quotidiennement tout milieu de vie. Ces marches croient en l’importance de la mise en commun de la diversité de nos savoirs. Si l’on veut que les terres soient communes pour le meilleur et pas que pour le pire, il faut apprendre à faire communauté.

Marcher est devenu une manière de se relier, métaphoriquement et physiquement, de redistribuer la hiérarchie habituelle des savoirs (l’agent de sécurité apprendra à la philosophe, l’écologiste écoutera attentivement le collectif habitant autour de tel vallon, l’urbaniste passera la journée les pieds dans le ruisseau qu’il n’a vu qu’en carte et s’en laissera émouvoir). Mais on ne peut prédire à l’avance ce dont cette redistribution nous rendra capable. Ces marches sont un pari sur le fait qu’apprendre à faire sens en commun est susceptible de nous rendre plus résilients – intimement, collectivement, écologiquement.

Une proposition qui mise sur notre capacité à faire sens en commun, sans prédire ce que cette capacité devrait rendre possible, c’est ce que la philosophe Isabelle Stengers appelle un «dispositif génératif», et qui appartient aux arts de la palabre. Ces arts participent, suggère-t-elle, à la résurgence des communs, comme capacité à lutter contre les formes d’accaparement et de destruction auxquelles nous faisons face. Dix années d’expérimentations à partir du GR2013 ont permis de donner de la force à cette hypothèse. La marche collective comme palabre ça commence très simplement, c’est partir marcher et se raconter des histoires. Et de proche en proche, dans le temps long du processus, se réinventent (ou se redécouvrent) de potentiels communs territoriaux.

par Antoine Devillet et Julie de Muer

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Randonnée en terres agricoles

L’enjeu de la ville nourricière est une question majeure que rencontrent aujourd’hui les métropoles.

Préservation foncière mais aussi nécessité d’engager des pratiques plus respectueuses des milieux et des ressources, retrouver le sens de la terre nous invite à arpenter ces territoires agricoles pour en comprendre l’histoire longue, souvent imbriquée dans des histoires de développement urbain et industriel.
Berre-l’Etang est ainsi une commune de la métropole où l’agriculture a traversé le temps depuis l’antiquité, embrassant au fil des siècles la modernisation des techniques, les déplacements des zones de production et qui se trouve aujourd’hui au coeur des enjeux à la fois économiques et écologiques du territoire.
A l’occasion des Journées Européennes du patrimoine, la commune de Berre-l’Étang et le Bureau des guides s’associent et imaginent avec les habitants une balade pour découvrir les terres agricoles, leur passé et leur devenir, à partir de leurs paysages. On y rencontra au côté de Nicolas Mémain des voix d’habitants, d’agriculteurs et de chercheurs pour un portrait vivant et complexe de la plaine berroise.

Cette balade s’inscrit dans le programme « Pensez avec les pieds » du Bureau des guides et dans les Journées Européennes du Patrimoine « L’agriculture berroise, patrimoine vivant » organisées par la Ville de Berre – l’Etang.

Mathias Ben Achour

Guide autodidacte, marseillais tous les jours depuis les années 1990

Mathias propose des balades urbaines historiques à tout type de publics.
Récemment diplômé en Histoire à l’université Aix-Marseille, les balades et spectacles proposés ont pour but de mettre en valeur le patrimoine marseillais et son histoire. Balades traditionnelles, balades sonores ou théâtrales, il multiplie les formes d’expressions pour toucher un maximum de personnes, mais surtout pour ne jamais s’ennuyer.

Alice Durot

Dessinatrice tremblante

Cueilleuse d’histoires, poète sous la douche, astromage en devenir. 

Marcheuse amatrice qui regarde, soit un peu trop le sol et les plantes, soit un peu trop le ciel à la recherche des nuages, elle se fait surnommer Alfonce lorsqu’elle fabrique des images. Dessinatrice tremblante, musicienne occasionnelle, ou lectrice à voix haute passionnée, elle pense son vrai métier à la façon d’une lecture constante de son environnement, qu’elle tente de décrypter et espère rafistoler quand c’est nécessaire. 

Après des études en design graphique en Limousin et un cursus à l’école des Beaux-arts de Marseille, la forêt et le patchwork marseillais  se mélangent dans son imaginaire, qu’elle a décidé de mettre au service de la matière  où l’on pose nos pieds.

https://www.instagram.com/al_fonce_/

L’été de Pamparigouste

Poursuivant sa quête infinie de Pamparigouste, le drôle d’équipage reprend cet été ses explorations de l’étang de Berre, et rajoute un chapitre à sa folle aventure : le laboratoire plastique ! Pendant 3 ans l’étang de Berre va être étudié sous tous les angles : sociologique, artistique,  physico-bio-géochimique. Et si un laboratoire pouvait être l’occasion de rassembler les communautés nautiques de l’étang ? Fantastique !
Cet été nous naviguerons donc une ultime fois avec le Ressentiscaphe, nous suivrons de près les balises qui peuplent l’étang et ouvrirons l’oeil pour scruter les micros et les macros plastiques.
Alors direction l’étang !

Plusieurs rendez-vous vous permettront de rejoindre l’équipage sur les rives :

Samedi 27 mai de 14h à 18h 
Fête de la nature à Saint-Chamas

Trois visites (14h30, 15h30 et 16h30) seront proposées par le collectif SAFI et le Bureau des guides du GR2013 pour vous conter l’histoire de Pamparigouste et son nouveau chapitre le Laboratoire plastique. Nous partirons du théâtre de Verdure pour rejoindre le Ressentiscaphe sur la Grande plage de Saint-Chamas. 
L’ensemble de la programmation de la journée : https://www.facebook.com/events/814235852872339

Dimanche 28 mai de 17h à 19h 
Cap sur Istres !

Plonger dans l’envers de la carte, pour mieux (re)découvrir les rives de cette lagune à la beauté obsédante. Dans l’édition de l’Atlas Michelin de 2015, l’étang de Berre disparaît. Un équipage hybride d’artistes, riverain·e·s, scientifiques se réunit pour voir ce qui se cache derrière cette disparition. Petit à petit, l’équipage s’agrandit de toutes les rencontres faites en chemin. Moules, zostères, torchères racontent l’histoire de Pamparigouste : une île cachée où la vie est douce et heureuse.
Cette balade sonore du Bureau des guides du GR2013 réalisée par Pascal Messaoudi et proposée par l’office du tourisme d’Istres, relate cette enquête à la recherche de cette île que les anciennes légendes situent quelque part à l’étang de Berre. C’est depuis les rives d’Istres, et les secrets qu’elle recèle, que l’équipage Pamparigouste vous invite à (ré)explorer cet étang. Et si cette disparition dans l’atlas était un indice pour nous mener vers l’île tant rêvée ?Venez (re)découvrir collectivement cette balade sonore le long des rives istréennes en compagnie du Bureau des guides et de l’office du tourisme.

L’evenement : https://www.facebook.com/events/825915549161355

Du 3 au 21 juin  
Exposition collective « Transition » avec la participation du Collectif SAFI à l’office du tourisme de Saint-Chamas
Le collectif SAFI y présentera des images du Voyage du Ressentiscaphe, une plateforme d’observation pour mesurer, avec nos sens, la vie à la surface et les profondeurs de l’étang mais aussi la série d’objets conçue pour tenter de communiquer avec les infra mondes et la série de « drapeaux récits » qui flottent sur cette embarcation.
Infos sur l’exposition : https://www.facebook.com/events/625048679543546

Mercredi 14 juin 
Journée des Balises à la base nautique de Rognac

Le matin, le designer Maxime Paulet et ses apprentis installeront le filet pèlerin. Après un repas partagé, Peter Sinclair (Locus stream), 8 vies pour la planète et le GIPREB présenteront à leur tour leurs différentes balises.

Samedi 24 juin de 10 à 17h
À l’abordage ! 

Le Ressentiscaphe sera sur la Grande plage de Saint-Chamas (Cabassons) et le collectif SAFI vous proposera de tester un cahier de jeux  “sensoriels” en cours de fabrication avec le graphiste Pierre Tandille.

Jeudi 29 juin 
Journée de prélèvement de plastiques et ramassage collectif de déchets à Istres

Organisée par l’IECP dans le cadre du projet de laboratoire Plastique, cette journée aura lieu à la plage de Monteau.
Le matin les prélèvements seront assurés par l’IECP et après un repas partagé, une collecte de déchets sera proposée par Wings of the ocean.

Les artistes de l’été

Collectif SAFI (artistes marcheurs-cueilleurs, plasticiens)

Au cœur de l’aventure Pamparigouste depuis son amorce en 2019, le collectif SAFI a élaboré la plateforme d’observation et de navigation du Ressentiscaphe.
À partir de l’hypothèse d’inviter les moules à “s’accrocher » à la vie dans l’étang de Berre, le Ressentiscaphe invite à mesurer la vie à la surface et dans les profondeurs de l’étang à l’aide de nos perceptions sensibles. 
Produisant de multiples histoires à partager sous forme de performances, d’ateliers et d’installations plastiques, le collectif SAFI et son radeau mettent en récits les milieux marins de l’étang et leurs interactions avec le vivant, les activités humaines, l’industrialisation…

Maxime Paulet (artiste designer)

L’histoire de l’embarquement du designer Maxime Paulet dans l’aventure Pamparigouste part d’une nasse revisitée pour nettoyer la surface des lacs, des rivières, fleuves, mers et océans, en invitant les gens qui naviguent, glissent ou nagent à agir plus facilement.
C’est avec l’idée de cet outil de dépollution aux allures de gros poisson qu’il nomme le Pèlerin il rejoindra peu à peu l’équipage, son exploration sensible du territoire et l’envie commune de servir un écosystème aussi fragile que passionnant.
Le dessein se précise en rencontrant l’équipe du Tara qui, de retour de mission, accostera à Martigues le temps d’une journée riche en expériences et nourrira l’intuition qu’un dialogue entre artistes et scientifiques pourrait s’engager sur à la fois les besoins fonctionnels nécessaires et les narrations pour répondre aux défis marins, y réfléchir et agir.
Entre phase d’enquêtes auprès des acteurs scientifiques et résidences estivales auprès des habitants et usagers, un premier kit d’outils de mesures élémentaires inspiré du matériel scientifique a été conçu et testé par l’artiste.

Dans le cadre de l’expédition Pamparigouste.

Il jouait de l’Arbois debout 

Tribute to Hendrik Sturm (1960-2023)

Balade polyphonique autour de l’Arbois

“L’image qui me guide est celle du mille-feuilles des couches cartographiques thématiques d’un système d’information géographique. Il correspond, du moins en partie, à ce que les géographes nomment co-spatialité c’est à dire à« la superposition des territoires et des réseaux » . L’analyse de la co-spatialité des territoires me fournit la matière et les arguments pour construire un itinéraire précis : existe-t-il des interactions entre ces couches co-présentes et où se situent alors les « micro-fentes » qui les relient ?” Hendrik Sturm

À partir du concept de mille feuille développé par Hendrik Sturm, les artistes-marcheurs du GR2013 reviendront sur les traces de celui qui a parcouru mille fois l’Arbois. Une enquête spatio-temporelle des plus feuilletées, en l’hommage d’un grand marcheur minutieux.

Les 10 ans du GR2013

Il y a 10 ans le sentier métropolitain du GR2013 était inauguré sous une pluie battante, après 3 ans de repérages partagés entre artistes, randonneurs, parfois facteurs, traileurs ou autres adeptes insoupçonnés de la marche en ville et en paysages péri-urbains. Aboutissement d’un pari institutionnel porté alors par la Capitale européenne de la culture, ce sentier faisait lieu de premier projet culturel d’une métropole encore invisible.

La création du Bureau des guides a par la suite permis d’approfondir cette première hypothèse d’un sentier comme outil de lectures partagées des paysages,  et aussi d’en proposer d’autres.
Dans l’épaisseur du temps, ce sont des dizaines d’actions qui se sont inventées sur le “terrain”, des champs de pratiques qui se sont rencontrés, des conversations qui ont émergé, des communautés qui se sont reliées autour de l’idée d’un chemin et de la marche pour habiter plus pleinement nos sols et nos voisinages.

Les artistes-marcheurs.es  et randonneurs.ses des premières heures ont peu à peu été rejoint.es par des habitant.es motivé.es à explorer, des chercheurs.ses intéressé.es à tisser autrement les savoirs, des artistes désireux de contribuer à des récits qui soutiendraient notre vie commune, et puis aussi des gammares, des rivières, quelques éoliennes, un étang, des enfants, des roches, des cheminées, des canadairs, des fissures dans les murs ou encore des caprisun…

Voilà 10 ans que nous marchons, à la recherche et à la rencontre des histoires qui constituent et orientent nos quotidiens. En prenant soin de ce morceau de territoire que dessine le chemin, en y voyant pousser peu à peu notre connaissance partagée et nos attachements communs, nous entendons l’urgence d’exercer ce qui reste de nos sens paysans (littéralement “gens du pays”) pour retourner au monde d’aujourd’hui. Et pour cela il va falloir ralentir…

Cette année anniversaire ne sera donc pas l’objet d’une unique grande fête, mais plutôt d’un ensemble d’invitations à se rassembler et à célébrer ce que l’auteur Gary Snyders nommait “le sens des lieux”. Au fil des mois nous vous invitons dans des formes et des formats très variés à venir penser avec vos pieds, vivre dans le dehors, percevoir avec votre dedans, explorer nos dessous et éprouver 10 ans d’aventures buissonnières comme la fabrique d’un sol hospitalier.

Alors en route !

Les artistes compagnon·nes de cette annéeversaire

Collectif SAFI, Collectif de plasticiens-cueilleurs, Nicolas Memain, Street-jockey, montreur d’ours en béton, urbaniste Grand Pied, Geoffroy Mathieu, Photographe chercheur de points de vue, Camille Goujon, Bio-artiste spécialiste des paysages hybrides et antagonistes, Amélie Laval, Militante du roman-photo spéculatif, Hendrick Sturm, Artiste promeneur de la ville invisible, Robin Decourcy, Trekdanseur techno-archaïque, Christine Breton, Roche mère du GR2013, Clovis Deschamps Prince, Plasticien bivouaqueur, Grand Huit, Collectif d’improvisateurs paysagistes, Les Gammares, Collectif de crevettes engagées, Nelle Gevers, Glaneur de pierres et d’histoires, Julien Rodriguez, Cartographe sensible, Mathias Poisson, Plasticien et performeur adepte du tourisme de travers, Phaune Radio, Libérateur de sons effervescents, Mathilde Monfreux, Chorégraphe organique, Florent Chiappero, Architecte du commun, Clemens Coulons, Dessinateur de garrigue